Une étude sur les victimes de l’agent orange/dioxine de A Luoi en débat à Paris

La discussion-débat «De la chasse en forêt tropicale à l'économie de marché mondialisante : les ethnies montagnardes de la vallée de A Luoi» a eu lieu récemment dans les locaux de l’Union générale de Vietnamiens de France (UGFV) à Paris, sous les auspices du sociologue Jacques Maître, ancien directeur de recherche au Centre national de recherche scientifique (CNRS) de France.

Placée sous les auspices de l’Association d’amitié franco-vietnamienne (AAFV), de l’UGVF et du Centre d’information et de documentation sur le Vietnam (CID), la discussion-débat «De la chasse en forêt tropicale à l'économie de marché mondialisante : les ethnies montagnardes de la vallée de A Luoi», un district de la province de Thua Thiên -Huê, a vu la participation, entre autres, de la présidente de l’AAFV, Mme Hélène Luc, du vice-président de l’UGVF, Nguyên Thanh Tong, et du chargé des relations extérieures de l’UGVF, Nguyên Van Bôn, ainsi que de bon nombre d’amis français épris du Vietnam et de responsables d’offices de représentation du Vietnam en France.

La discussion-débat «De la chasse en forêt tropicale à l'économie de marché mondialisante : les ethnies montagnardes de la vallée de A Luoi», tenue récemment à Paris

Cette étude, menée au Vietnam en 2002 par Jacques Maître et ses collègues, porte sur l’impact de l’agent d’orange épandu durant la guerre par les américains. Son initiative revient à Mme Xuân Phuong, anciennement présidente de l’Association humanitaire Fleur d’espoir.

Elle s’inscrit dans le cadre plus vaste d’une recherche anthropologique vietnamo-française de 2002 à 2010 sur les montagnards vivant dans la vallée de A Luoi dans la cordillère de l’Annam, située à proximité de la frontière avec le Laos et à une soixantaine de kilomètres de Huê. Selon Jacques Maître, cette étude est le fruit d'une coopération du Centre de recherche sur le sexe, la famille et l’environnement dans le développement de Hanoi (CGFED) et du Centre de recherches et d’actions sur les traumatismes et l’exclusion de Paris (CEDRATE), lequel a pour président par Bernard Doray.

Cette vallée a été choisie parce qu’elle est l’un des sites ayant subi les plus lourds épandages d'agent orange, ainsi que pour sa population d’ethnies minoritaires, encore chasseur-essarteur il y a un demi-siècle, et qui vit aujourd'hui d’activités agricoles dans des conditions très difficiles.

Jacques Maître a évoqué l'agent orange par tous les corps malformés et les handicaps bouleversants qu’il entraîne, mais ce n’est là qu’un seul aspect. Ce fléau comporte une autre face dramatique, la destruction des forêts et toutes ses conséquences que l’on ne peut ignorer. La question n’est pas celle d’un préjudice esthétique mais socioanthropologique. Les forêts tropicales du Vietnam sont peuplées d’ethnies minoritaires dont le mode de vie est la chasse et l'essartage, lequel repose sur une profonde symbiose avec la nature qui pourvoit tout le nécessaire à leur survie. Les épandages massifs de défoliants sur les forêts du Sud Vietnam ont détruit ce mode vie en détruisant la nature, et ce au point que de nombreuses personnes sont mortes de faim pendant la guerre là où faune et flore luxuriantes avait ancestralement offert en abondance toutes ses ressources alimentaires...

Lê Hà/CVN

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