Les ministres des Affaires étrangères de l'Argentine, du Canada, du Costa Rica, de la Jamaïque, du Mexique, du Panama et de la République Dominicaine sont à Tegucigalpa pour essayer de convaincre le gouvernement de facto de Roberto Micheletti, en place depuis le 28 juin, d'accepter le retour de M. Zelaya au pouvoir jusqu'au terme prévu de son mandat, le 27 janvier 2010.
"Nous espérons pouvoir entendre les autorités de fait et d'autres secteurs proches d'elles, elles aussi en position d'avaliser tous les points de l'accord de San Jose, y compris bien entendu la réinstallation du président Manuel Zelaya", a déclaré en conférence de presse le ministre costaricien des Affaires étrangères, Bruno Stagno, un des membres de cette délégation.
Le gouvernement de M. Micheletti, non reconnu par les institutions internationales, refuse catégoriquement jusqu'ici cette perspective, point central du plan de sortie de crise proposé par le médiateur, le président du Costa Rica, Oscar Arias.
Dimanche, la Cour suprême a confirmé que le président déchu serait traduit en justice pour haute trahison s'il revenait au pays.
La délégation de 7 ministres des Affaires étrangères, accompagnée par le secrétaire général de l'OEA, José Miguel Insulza, a été reçue avec les honneurs à Tegucigalpa.
Le gouvernement de facto avait d'abord refusé de recevoir M. Insulza en invoquant son "manque d'impartialité", après qu'une première tentative de médiation de ce responsable à Tegucigalpa, début juillet, se fut soldée par un échec.
Les ministres de l'OEA ont reçu dès leur arrivée l'épouse de M. Zelaya, Xiomara Castro, et des représentants des partisans du président déchu.
Les États-Unis ont fait part le 24 août de leur soutien appuyé à la mission. "Nous soutenons fermement cette visite", a déclaré à la presse le porte-parole du département d'État, Ian Kelly. "Nous continuons de penser que le peuple hondurien mérite un accord pacifique et négocié auquel toutes les parties peuvent adhérer", a-t-il ajouté.
La délégation comptait ensuite rencontrer l'équipe de négociateurs du gouvernement de facto, reçue la semaine dernière à Washington par l'administration américaine, mais elle a précisé que cette entrevue "n'impliquait en aucune manière une reconnaissance du régime de fait" de M. Micheletti.
Des réunions sont également prévues avec les représentants de l'Église catholique et des Églises évangélistes, des milieux d'affaires et des syndicats ainsi qu'avec des associations de la société civile.
La ministre mexicaine des Affaires étrangères, Patricia Espinosa, a déclaré que la crise au Honduras constituait "une menace pour la démocratie et l'ordre constitutionnel qui s'étaient consolidés ces dernières années dans la région", dans une interview au quotidien mexicain Reforma.
Les partisans de M. Zelaya ont multiplié les manifestations ces dernières semaines et annonçaient encore un rassemblement le 24 août à Tegucigalpa, où des dizaines de chauffeurs de taxi avaient bloqué des rues du centre de la capitale dans la matinée pour réclamer le retour du président destitué.
La situation est toujours tendue dans le pays, où des inconnus ont saboté le 23 août les émetteurs de 2 stations de radio favorables à M. Zelaya.
AFP/VNA/CVN