>>L'Ukraine présente sa défense à Londres pour des poursuites engagées par la Russie
Des policiers et experts ukrainiens examinent la voiture calcinée du journaliste Pavel Cheremet, tué dans l'explosion d'une bombe à Kiev le 20 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Pavel Cheremet, originaire du Bélarus, mais possédant la nationalité russe, vivait depuis plusieurs années en Ukraine où il travaillait pour l'influent site d'information Ukraïnska Pravda et animait une émission matinale sur la radio Vesti.
Pavel Cheremet se rendait vers sa station de radio quand la voiture qu'il conduisait a explosé. Elle appartenait à l'une de ses collègues, qui n'était pas à bord au moment de l'explosion.
"Il conduisait le long de la rue Ivan-Franko et s'était arrêté à un carrefour quand l'explosion a eu lieu. Les flammes sont montées jusqu'au deuxième étage" des immeubles environnants, a déclaré un chauffeur de taxi ne voulant confier que son prénom, Petro. Ce dernier a ajouté avoir aidé à sortir de sa voiture Pavel Cheremet, qui était encore en vie quand les secours sont arrivés.
"La mort de Pavel Cheremet est une terrible tragédie", a déclaré sur Twitter le président ukrainien Petro Porochenko, assurant que "les coupables seront punis". Le procureur général ukrainien, Iouri Loutsenko, a dénoncé sur Facebook "un meurtre (...) causé par un engin explosif".
"Un engin explosif improvisé, peut-être contrôlé à distance ou par un retardateur, a explosé. D'après les recherches préliminaires, cela équivalait à 400-600 grammes de TNT", a précisé sur Facebook un conseiller du ministère ukrainien de l'Intérieur, Zorian Chkiriak, précisant que "tous les scénarios sont étudiés".
Le rédacteur en chef d'Ukraïnska Pravda, Sevguil Moussaïeva-Borovik, a déclaré que, selon lui, la mort de Pavel Cheremet était due "à ses activités professionnelles". "Pourquoi tue-t-on des journalistes en Ukraine ? Quelqu'un veut déstabiliser la situation dans le pays en faisant ça", a-t-il ajouté.
Pavel Cheremet est né au Bélarus, où il a travaillé pour la télévision nationale avant de quitter le pays à cause d'un conflit avec le régime autoritaire du président Alexandre Loukachenko. Il a ensuite travaillé pour une chaîne de télévision publique russe, OTR, avant de démissionner en 2014 en protestation contre la couverture des évènements ukrainiens par la chaîne.