Un jeune Vietnamien qui rêve de s’installer sur Mars

Vu Xuân Linh fait partie des 100 personnes qualifiées pour le projet Mars One. Mais avant d’espérer faire partie de l’expédition vers la planète rouge, il doit encore passer d’autres épreuves. Rencontre avec ce féru d’astronomie.

«Partir, mais ne jamais revenir». Ceux qui se sont lancés dans l’aventure Mars

Vu Xuân Linh fait partie des 100 personnes sélectionnées pour participer à Mars One, un projet qui prévoit d’envoyer des humains sur la planète rouge.
Photo : ZND/CVN

One l’ont accepté. Leur motivation, être les premiers humains à s’installer sur la planète rouge. Mise sur pied par une organisation à but non lucratif basée aux Pays-Bas, Mars One, une opération unique au monde, devrait coûter quelque six milliards de dollars.

Vu Xuân Linh, 32 ans, originaire de la province de Thai Binh (Nord), fait partie des 100 personnes qui sont pour l’heure sélectionnées pour participer à Mars One. Le jeune homme, qu’on surnomme Quôc Anh, a été choisi parmi 200.000 candidats. «Tous ceux qui sont dans le top 100 connaissent bien l’objectif de ce projet. Nous échangeons des informations via le réseau social Facebook», partage-t-il.

Les parents du jeune homme se sont d’abord opposés à ce qu’il participe à cette aventure. «Ils ont appris ma sélection dans le journal. À l’époque, je venais de revenir des États-Unis et je travaillais à Hô Chi Minh-Ville, confie Linh. Je ne leur en avais pas parlé». Son père l’a d’ailleurs appelé pour tenter de le dissuader. Nombreux sont les candidats qui se sont retirés à cause de la pression de leur famille. Ils n’ont pas trouver les arguments pour les persuader que Mars One était un projet de valeur.

Soutenu par son épouse et sa soeur

Dans sa famille, Linh est toutefois soutenu par son épouse et par sa grande sœur, qui travaille dans les technologies de l’information et s’intéresse aussi à Mars One. «Elle me taquine en me disant de rester auprès de ma femme et de lui céder ma place».

Pendant son temps libre, il s’informe sur les dernières avancées en matière d’astronomie. Passionné par ce domaine depuis son enfance, il avait même construit une lunette pour voir plus clairement la lune alors qu’il était à l’école.

Le coût du projet Mars One est estimé à six milliards de dollars.
Photo : Net/CVN

Le jeune homme a étudié à l’Université polytechnique de Hanoi. Il a ensuite décroché plusieurs bourses et a poursuivi sa formation à l’Université national de Singapour et à l’Université Columbia, aux États-Unis, où il a soutenu sa thèse. C’est à ce moment-là que Linh s’est inscrit au projet Mars One. Actuellement, il travaille à Hanoi dans une société qui développe des logiciels. Mais dans les années à venir, beaucoup de changements attendent Linh.

«Ce projet demandera plus de dix ans de préparation. Aujourd’hui, il est possible d’amener les humains sur Mars, mais pas de les ramener sur Terre. La quantité de combustible ne suffit pas, détaille Linh. Les avancées technologiques permettront peut-être de remédier à cette situation. Mais si c’était déjà le cas maintenant, Mars One perdrait de son attrait».

Sur les 100 candidats actuellement en lice, il n’en restera plus que 24, divisés en six groupes de quatre. Un groupe sera envoyé sur Mars tous les deux ans à partir de 2026. Pour faire partie des heureux élus, Linh s’entraîne dur afin d’améliorer sa condition physique et ses capacités à travailler en groupe.

Vaincre la peur de la solitude

Chaque groupe de quatre participera à plusieurs épreuves. L’une d’entre elle se déroulera en solitaire. La personne devra vivre isolée, sans contact avec d’autres personnes pendant plusieurs jours. «La solitude est la plus grande peur de l’homme. Or, c’est une des capacités requises pour ceux qui veulent s’installer sur Mars», explique Linh.

Et de poursuivre : «Beaucoup de gens disent que je suis fou. Au contraire, ce serait une grande fierté pour moi de partir pour Mars. Je n’ai pas peur qu’on m’oublie. Je pourrai toujours garder contact avec mes proches sur Terre, même si je ne pourrai pas les toucher ou me promener avec eux».

Lorsqu’il pense à sa possible aventure sur la planète rouge, Linh envisage aussi le pire. Il pourrait par exemple mourir par manque d’air ou de froid, à cause des températures qui peuvent descendre jusqu’à -150°C le soir.

Pour préparer l’arrivée des humains sur la planète rouge, l’organisation Mars One lancera sept satellites, dont un de télécommunication, des véhicules automoteurs et des capsules contenant des unités de vie supplémentaires et des unités de soutien.

Si tout fonctionne comme prévu, ceux qui feront le voyage vers la planète rouge réaliseront diverses tâches : mesure et études de leur environnement, amélioration, réparation et soins des unités de vie ou encore accueil d’autres astronautes.

L’avenir dira si Vu Xuân Linh sera du voyage vers Mars. Mais s’il échoue, ce ne sera pas à cause de son manque de volonté.


Quê Anh/CVN

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