«Cette maison en jaquier est un héritage de mon arrière-grand-père. Je la considère comme une relique», affirme Hoan, le propriétaire, agriculteur de son état.
La maison en jaquier de Nguyên Dinh Hoan, à Quang Nam. |
Cet ouvrage a été construit dans les années 1850 par Nguyên Dinh Hang, un riche hobereau. Un groupe de menuisiers venu de Vân Hà, de Tam Thành et Tam Ky (relevant actuellement du district de Phù Ninh) s’est chargé de la construction, qui a duré trois ans.
La maison respecte l’architecture de la nhà ruong de Quang Nam avec trois travées et deux appentis, huit colonnes en première ligne, 16 colonnes en deuxième ligne et 12 autres à côté. Elle trône au milieu de vergers. Devant elle, le mont Hon Ngang considéré comme «un paravent» selon les règles géomantiques. Derrière, le mont Go Tron, le «point d’appui». En entrant dans la maison, la première chose qui frappe sont les gravures raffinées d’oiseaux, d’orchidées, d’abricotiers, de chrysanthèmes, etc.
Un bien familial sans prix
Hoan n’a jamais oublié la recommandation de son père : garder à tout prix cette maison. En 1939, Ngô Dinh Diêm, qui était mandarin sous le règne du roi Bao Dai (1925-1945), est venu à Quang Nam pour rendre visite à son grand frère. Il est tombé sous le charme de la maison qui appartenait à l’époque à Nguyên Huynh Anh, le père de l’actuel propriétaire. Il demanda à l’acheter, mais Huynh Anh refusa. En 1960, Ngô Dinh Diêm, devenu président de l’ancien régime fantoche de Saigon (Hô Chi Minh-Ville actuellement), revint à la charge. Second refus. Huynh Anh lui dit alors : «Plutôt mourir que de vendre l’héritage de mes ancêtres».
Malgré la guerre et plusieurs réparations, la forme originale de la maison a été bien conservée, tout comme les motifs raffinés. Cette bâtisse séculaire conservée dans son jus à l’extérieur comme à l’intérieur est un spectacle devenu rare de nos jours.
Quê Anh/CVN