À Dào Xa, on fabrique des instruments de musique traditionnels depuis 200 ans. Ce savoir-faire a été ramené de Chine par Dào Xuân Lan, un habitant de ce village situé dans le district de Ung Hoà, commune de Dông Lô. Grâce à la pratique de ce métier, les conditions de vie des villageois se sont améliorées. «Dès mon plus jeune âge, j’ai tout appris de mon père et de mon grand-père paternel», raconte Dào Van Soan, 74 ans, un artisan expérimenté. Depuis des dizaines d’années, il promeut le métier de ces ancêtres.
L’artisan Dào Van Soan et ses œuvres. |
Deux jours pour fabriquer un luth
«Actuellement, je travaille dur pour honorer un contrat de 50 dàn bâu (monocorde) pour une boutique de Bac Ninh (Nord)», confie-t-il. Cet artisan possède une collection de diverses sortes de luths et de cithares du Vietnam, que les visiteurs admirent. Du dàn bâu, dàn tranh (cithare à 16 cordes) au dàn nguyêt (luth lune) en passant par le dàn tam thâp luc (cithare à 36 cordes), tous sont fabriqués par Van Soan.
Dào Xa est connu pour la fabrication d’instruments de musique depuis 1945. Après 1954, l’État a établi certains ateliers de production d’instruments traditionnels à O Cho Dua et Quôc Oai (Hanoi). Quelque 90% des travailleurs sont des villageois de Dào Xa. Cependant, après la réunification nationale (1975), le village de Dào Xa est tombé dans l’oubli et ses habitants ont opté pour d’autres métiers pour gagner leur vie. Grâce aux efforts de Soan, le métier a retrouvé un nouvel essor. Aujourd’hui, une dizaine de familles le pratique. «Pour fabriquer une cithare ou un luth, il faut deux à quatre jours, explique Dào Ngoc Khuong, 50 ans, patron d’un atelier d’instruments de Dào Xa. À la fin de l’année, les commandes sont plus nombreuses».
À noter que les artisans de ce village ne sont pas des musiciens expérimentés, mais la qualité de leurs instruments est appréciée par les clients vietnamiens et étrangers.
Autre particularité du village, toutes les maisons sont numérotées, comme en ville. «Les bâtiments de mon village et d’autres de la commune sont numérotés depuis que certains organes du gouvernement ont été évacués durant la guerre, entre 1946 et 1949. Cette décision a été prise pour faciliter la communication. Les villageois s’y sont habitués et ont conservé ce système», partage Dào Van Mùi, enseignant à la retraite, 70 ans, qui habite au N°72, rue N°9.
Mùi ajoute qu’en 1949, le célèbre musicien Van Cao a composé la chanson Tiên vê Hà Nôi (Se déplacer vers Hanoi) dans le dinh (maison communale) de Dào Xa. Il a aussi fondé une troupe artistique d’enfants, accompagnés par des musiciens jouant sur des instruments fabriqués sur place.
Les reliques de Bouddha dans la pagode Viên Dinh. |
Reliques de Bouddha dans une pagode
Autre particularité de Dông Lô, la pagode légendaire Viên Dinh, dirigée par le vénérable Thich Chon Phuong. «Cette pagode a été construite au début de la dynastie Ly (1009-1225), détaille Phuong. Elle comporte une tour, composée de 16 colonnes en +lim+ (bois de fer), avec une cloche. Pesant environ deux tonnes, elle a été fondue sur l’ordre du roi Ly Thai Tô (1010-1024)». Des reliques du bouddha, de bonzes responsables et d’arhats - les plus nombreuses du Vietnam - y sont aussi conservées, dans plus de trente tours.
C’est lors d’un pèlerinage en Inde, en 2003, que Thich Chon Phuong a eu la chance d’acquérir des reliques de bouddha. Il y a rencontré Huyên Diêu, qui a construit la première pagode vietnamienne dans ce pays. Il est aussi le bonze responsable de la pagode An Viêt Nam Phât Quôc Tu, en Inde, et de celle Viêt Nam Phât Quôc Tu, au Népal. Après que Huyên Diêu ait écouté l’histoire de la pagode Viên Dinh, il a offert l’une des 8.400 reliques du bouddha au bonze Thich Chon Phuong.
Depuis, Chon Phuong s’est rendu dans 54 pays, dont le Myanmar, le Sri Lanka, la Thaïlande, la Chine et le Japon. Lors de ses voyages, des bonzes ou des fidèles du bouddhisme lui ont fait cadeau d’autres reliques. De plus, début décembre, la pagode Viên Dinh a reçu une nouvelle relique de bouddha, offerte par un vénérable birman.
Quê Anh/CVN