Un jeune phénomène de la littérature

Le combat contre la planète Fantôme est un roman de science-fiction, dont trois tomes sont déjà parus. Son auteur, Nguyên Binh, confirme du haut de ses 11 ans l’adage selon lequel le talent n’attend pas le nombre d’années.

Fin 2013 au siège de l’Association des écrivains vietnamiens (AEV), à Hanoi, s’est tenue la cérémonie de présentation du 3e tome du roman Le combat contre la planète Fantôme. L’événement a rassemblé de nombreux écrivains, critiques littéraires, journalistes et aussi des lecteurs, curieux de voir en chair et en os ce «phénomène de la littérature vietnamienne», selon les termes de l’AEV et de la Maison d’édition Tre (Jeunesse).

 

Le jeune prodige Nguyên Binh.

Assis devant le micro, Nguyên Binh s’est exprimé avec aisance, pas décontenancé le moins du monde par l’attroupement fébrile autour de sa petite personne : «J’ai onze ans. Je suis en 6e classe du collège Lê Quy Dôn, à Hanoi. En 2011, j’ai commencé à écrire +Le combat contre la planète Fantôme+, dont les trois premiers tomes ont été publiés. Les 4e et 5e sont en cours d’achèvement. Puis je continuerais avec les 6e et 7e tomes».

Un écrivain digne de ce nom

Des écrivains de renom voient déjà en lui «un grand écrivain en devenir, doté déjà malgré son jeune âge d’une capacité d’expression superbe et de larges connaissances», selon les termes du poète Huu Thinh, président de l’AEV.

Le Comité national de l’Union des associations des arts et des lettres du Vietnam a délivré un satisfecit à l’auteur dès la publication du premier tome. «La présentation au public par l’AEV du 3e tome en dit long sur l’admiration du milieu littéraire pour ce jeune prodige», dit-il.

Né le 16 décembre 2001, Nguyên Binh a montré très tôt des qualités hors du commun.

Dès l’âge de trois ans, il savait déjà lire et écrire. À cinq ans, il était tellement curieux qu’il a cherché à enrichir ses connaissances en surfant lui-même sur Internet et en consultant un dictionnaire sino-vietnamien offert par son père - le critique littéraire Nguyên Hoà.

 

Trois tomes du roman Le combat contre la planète Fantôme.

À sept ans, il a commencé à rédiger des textes pour l’encyclopédie Wikipedia sur Internet. Et à dix ans, il a publié son premier roman, bouclé en trois mois.

«En lisant le manuscrit du premier tome, j’ai vu toute de suite qu’il s’agissait d’une œuvre littéraire authentique», a confié le poète Pham Sy Sau, des Éditions Tre (Jeunesse). Trois heures seulement après avoir reçu le manuscrit, J’ai contacté par téléphone ses parents pour signer un contrat d’édition».

Pham Sy Sau avoue avoir été «très étonné par la vigueur du style de cette plume si jeune» qui a écrit trois tomes, totalisant 1.000 pages, en neuf mois seulement. Le combat contre la planète Fantôme raconte la lutte acharnée d’un groupe d’enfants contre des forces venant de la planète Fantôme, pour défendre l’humanité sur Terre.

L’idée de créer un roman de science-fiction lui est venue alors qu’il avait neuf ans. Avant de coucher sur le papier les premières lignes, il a fréquenté assidûment les bibliothèques et navigué sur le web afin de nourrir son inspiration.

Sérieux mais candide

Le poète Trân Dang Khoa, lui aussi «un enfant prodige» dans son domaine, ne tarit pas d’éloge : «C’est un écrivain précoce, passionné et sérieux dans sa façon d’écrire. Je ne suis guère surpris car je savais depuis longtemps déjà, de la bouche de son père, qu’à l’âge de trois ans il pouvait déjà écrire et utiliser un ordinateur». Et d’affirmer : «Je ne le considère pas comme un +petit écrivain+ mais déjà comme un écrivain authentique».

De son côté, l’écrivain Pham Duc avoue avoir d’abord douté du «phénomène Nguyên Binh». «Pour vérifier la valeur du roman, je l’ai fait lire à trois personnes d’âge différent. Tous ont été unanimes : c’est une vraie création pour la jeunesse».

Pour le poète Nguyên Quang Thiêu : «La qualité d’un texte littéraire est indépendante de l’âge de son auteur, de son statut social ou de ses diplômes. Nous devons accueillir et considérer les œuvres de la jeunesse comme de vraies créations littéraires. Cela favorisera l’épanouissement de la littérature nationale».

Aux questions des journalistes, le «petit romancier» a répondu avec une certaine candeur : «Je ne sais pas pourquoi j’ai décidé d’écrire cette histoire imaginaire. Quand j’ai besoin d’informations, je vais sur Internet ou je consulte des livres». Et de révéler en exclusivité : «Le roman comprendra huit tomes. La lutte contre les forces extra-terrestres s’achèvera en 2015».

                                                                                                                           Nghia Dàn/CVN

 

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