Un groupe lié à l'EI soupçonné d'avoir perpétré les attaques de Jakarta

Un groupe lié à l'organisation État islamique (EI) est soupçonné d'avoir perpétré les multiples attaques qui ont fait au moins sept morts jeudi 14 janvier dans le centre de Jakarta, en s'inspirant du modèle des attentats de Paris en novembre, a indiqué la police locale.

>>Au moins quatre morts dans des attaques à Jakarta

"Il y a une forte suspicion que ce soit l'œuvre d'un groupe en Indonésie lié à l'EI. De ce que nous voyons aujourd'hui, ce groupe suit l'exemple des attentats de Paris", a déclaré un porte-parole de la police nationale, Anton Charliyan.

Au moins deux kamikazes se sont vraisemblablement fait exploser dans un quartier du centre de la capitale qui abrite les bureaux de plusieurs agences de l'ONU et des ambassades, notamment celle de France, d'où des explosions ont

été entendues.

Des policiers indonésiens établissent un périmètre de sécurité devant un café Starbuck après des attaques à Jakarta, le 14 janvier.

L'identité des assaillants -qui ont notamment pris pour cible un café Starbucks- demeurait inconnue, mais le président Joko Widodo a d'emblée dénoncé des actes "terroristes" et la police a annoncé qu'un groupe lié à l'EI était soupçonné d'avoir perpétré les attaques.

Les autorités avaient annoncé il y a quelques semaines avoir déjoué un attentat suicide projeté par des extrémistes présumés pour certains liés à l'EI. "Cinq terroristes sont morts", a annoncé aux journalistes en fin d'après-midi le ministre indonésien de la Sécurité Luhut Panjaitan, ajoutant qu'un Indonésien et un Néerlandais avaient été tués.

L'ambassade des Pays-Bas n'a pas confirmé cette information, indiquant qu'un de ses ressortissants avait été blessé et hospitalisé.

Alors que pendant plusieurs heures, elle avait mis en garde contre le risque de tireurs embusqués, la police a finalement affirmé en fin d'après-midi que tous les assaillants étaient neutralisés. "La situation est sous contrôle", a déclaré Muhammad Iqbal, porte-parole de la police de Jakarta.

"Comme un tremblement de terre"

Ce dernier a également affirmé que cinq policiers, un civil étranger et quatre civils indonésiens avaient été blessés.

Les attaques ont notamment frappé une enseigne Starbucks dans la capitale indonésienne.

Le déroulé précis de ces attaques demeurait, à l'instar de son bilan, également incertain.

Selon plusieurs témoins, les premières déflagrations ont retenti peu après 10h30 (03h30 GMT). Certains ont fait état d'au moins six explosions, non loin du Sarinah, un centre commercial.

"J'ai entendu une forte explosion, comme un tremblement de terre", a raconté Ruli Koestaman, un homme de 32 ans qui assistait alors à une réunion. "Nous sommes tous descendus."

"On a vu que le Starbucks à côté était également détruit. J'ai vu un étranger, un Occidental, avec la main mutilée mais en vie."

Dans un communiqué depuis son siège américain de Seattle, le géant du café Starbucks a annoncé la fermeture, "jusqu'à nouvel ordre", de toutes ses enseignes à Jakarta, par mesure de précaution.

"Tout le monde s'est rassemblé et un terroriste est arrivé et a commencé à nous tirer dessus et à tirer sur le Starbucks", a poursuivi le témoin, en précisant que l'homme avait également ouvert le feu sur un journaliste.

Des photographies montrent notamment les corps ensanglantés de deux personnes -vraisemblablement des civils- sur le bord d'une avenue à proximité d'une guérite de la police totalement dévastée.

Les retours de Syrie

La police a initialement fait état de bombes, avant de se montrer plus prudente.

"Ce n'était pas un attentat suicide mais plutôt, selon les témoins, un engin qui a été jeté, une bombe ou une grenade", a déclaré à la chaîne Metro TV un porte-parole de la police nationale Anton Charliyan au sujet de l'explosion ayant touché cette guérite.

La police indonésienne était en alerte maximale pendant les fêtes de fin d'année, après avoir déjoué un attentat suicide projeté à Jakarta pour le Nouvel An.

Selon la police, l'EI avait lancé un avertissement énigmatique avant les attaques de jeudi 14 janvier. "L'avertissement disait qu'il y aurait un concert en Indonésie et que ce serait dans les informations internationales", a déclaré un porte-parole de la police, Anton Charliyan.

À en croire le cabinet de consultants Soufan Group spécialisé dans le renseignement, entre 500 et 700 Indonésiens qui ont rejoint les rangs de l'État islamique sont depuis rentrés dans l'archipel.


AFP/VNA/CVN

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