>>L'Allemagne a accueilli 1,1 million de demandeurs d'asile en 2015
Quelque 516 personnes ont porté plainte, dont environ 40% pour des faits d'agression sexuelle, a indiqué la police de Cologne, qui avait fait état de 379 plaintes la veille.
Dix-neuf personnes sont pour l'instant considérées comme suspectes, a indiqué sans autre détail la police locale, qui a aussi procédé à l'arrestation d'un Marocain de 19 ans soupçonné de vol de téléphones portables le soir de la Saint-Sylvestre.
Angela Merkel a annoncé un durcissement à venir du régime d'expulsion des demandeurs d'asile condamnés en justice et parlé d'un "devoir d'intégration" pour les immigrés. |
Alors qu'une certaine confusion règne depuis la révélation tardive de ces violences, avec des communications distinctes de la police fédérale et de la police locale, le ministère de l'Intérieur avait lui vendredi 8 janvier indiqué que des vérifications étaient faites par la police fédérale sur 32 "suspects", dont 22 demandeurs d'asile, pour des violences et des vols.
La police locale, dont le chef a été mis à pied vendredi 8 janvier après de nombreuses critiques notamment sur une communication très tardive et limitée, avait affirmé le 9 janvier que les personnes sur lesquelles elle enquêtait étaient "originaires en grande partie de pays d'Afrique du Nord" et "en grande partie des demandeurs d'asile et des personnes se trouvant en Allemagne illégalement". Cela n'a pas été répété dans le communiqué du 10 janvier.
"Quand une telle horde se rassemble pour enfreindre la loi, cela paraît sous une forme ou une autre planifié", a considéré le 10 janvier le ministre de la Justice, le social-démocrate Heiko Maas.
La nuit de la Saint-Sylvestre a également été le théâtre d'actes de violence à Hambourg, où quelque 133 plaintes, notamment pour agression sexuelle, ont désormais été déposées, a parallèlement indiqué le 10 janvier la police de cette ville du Nord de l'Allemagne. Son porte-parole a précisé que les descriptions faites par les plaignantes des auteurs des faits étaient "diverses", évoquant des hommes "d'apparence africaine, arabe et sud-européenne".
"Gages de fermeté"
L'émoi provoqué en Allemagne par ces violences qui pourraient donc impliquer des réfugiés a contraint la chancelière allemande Angela Merkel à restreindre un peu plus sa politique d'ouverture à l'égard des réfugiés, afin de ne pas risquer de s'aliéner l'opinion avant les élections législatives de 2017 à l'issue desquelles elle devrait prétendre à un quatrième mandat de quatre ans à la chancellerie.
"Cologne a tout changé, les gens doutent", a résumé un des caciques du parti conservateur de la chancelière, Volker Bouffier.
Un sondage Forsa publié le soir du 10 janvier pour la chaîne de télévision RTL indique tout de même que l'avis sur les étrangers de 60% des personnes interrogées n'a pas changé après Cologne, mais 37% ont une opinion plus négative.
Alors qu'elle avait réussi en décembre à pacifier son parti conservateur, Angela Merkel cherche désormais donner des gages aux partisans de la fermeté.
Laissant de côté son slogan "Wir schaffen das" (Nous y arriverons !), elle a annoncé ce week-end un durcissement à venir du régime d'expulsion des demandeurs d'asile condamnés en justice, même avec sursis, et parlé d'un "devoir d'intégration" pour les immigrés.
Son ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière, veut lui renforcer la présence policière dans la rue et accroître la vidéo-surveillance.