Violences de Cologne : les suspects presque tous d'origine étrangère

La quasi-totalité des suspects des violences de la nuit du Nouvel An à Cologne sont d'origine étrangère, ont annoncé le 11 janvier les autorités allemandes, tandis que des craintes de représailles xénophobes se font jour après une série d'agressions.

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Le ministre de l'Intérieur de l'État régional de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Ralf Jäger, le 8 janvier à Cologne.
Photo : AFP/VNA/CVN

Avec plus de 500 plaintes, dont 40% pour agressions sexuelles, déposées depuis le 1er janvier, ces événements ont placé la chancelière Angela Merkel et sa politique d'ouverture aux réfugiés dans une position très inconfortable.

Ralf Jäger, le ministre de l'Intérieur de l'État régional de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, a fait savoir que les faits avaient été commis "presque exclusivement" par des personnes "d'origine immigrée", notamment du Maghreb et d'autres pays du monde arabe.

"Il y a aussi parmi les suspects des réfugiés venus chez nous l'année dernière", a-t-il dit. L'Allemagne a enregistré 1,1 million de demandeurs d'asile en 2015.

Il a ajouté que 14 de 19 suspects identifiés à ce jour étaient originaires du Maroc et d'Algérie. Quatre ont été placés en détention provisoire.

Au total, près d'un millier d'hommes se sont rassemblés la nuit de la Saint-Sylvestre devant la gare de Cologne, a expliqué M. Jäger. Des heurts y ont éclaté et des agressions sexuelles y ont été commises avant que la place ne soit évacuée, ce qui n'a pas empêché de nouvelles violences.

"Charognards de l'extrême droite"

M. Jäger a reconnu que les manquements de la police étaient "inacceptables". Mais alors qu'il a fallu des jours pour que l'ampleur des violences soit connue, il a démenti toute volonté de "dissimuler" les faits évoquant des erreurs de communication. En retour, il a promis "plus de présence policière, plus de vidéosurveillance".

Des policiers marchent près d'un canon à eau pour disperser la manifestation, le 9 janvier à Cologne.
Photo : AFP/VNA/CVN

En Suède, la police a elle admis le 11 janvier avoir gardé pour elle des informations sur des dizaines d'agressions sexuelles attribuées à des étrangers lors des éditions 2014 et 2015 de "We Are Sthlm", festival qui se déroule à Stockholm en août et se présente comme le plus grand d'Europe pour les adolescents.

Si les déclarations de M. Jäger tranchent avec la communication jusqu'alors confuse des autorités sur les évènements du Nouvel An, de nombreuses zones d'ombre demeurent : Comment les agressions ont-elles pu prendre cette ampleur sans que la police n'intervienne ? Étaient-elles planifiées ?

Le ministre s'est par ailleurs inquiété du "danger" de "stigmatiser" les étrangers à la lumière de ces événements : "C'est ce que font les charognards de l'extrême droite".

Une inquiétude d'autant plus forte que des agressions racistes ont visé des Pakistanais, des Africains et des Syriens dans la nuit du 10 au 11 janvier. Ces ratonnades semblent avoir été organisées sur les réseaux sociaux, selon la police de Cologne, si bien que la presse locale parle d'une expédition punitive.

"Je vois ces développements, ce qui se passe avec la haine d'extrême droite, avec grande inquiétude", a commenté M. Jäger.

Même si rien n'établit à ce jour la culpabilité de réfugiés dans les événements de Cologne, ces derniers ont instillé un peu plus le doute dans l'opinion sur la capacité du pays à intégrer le million de demandeurs d'asile venus en 2015 de Syrie, d'Irak, d'Afghanistan ou d'Afrique du Nord.

Quelque 57% des Allemands redoutent désormais une hausse de la criminalité, selon un sondage de la chaîne RTL.

Plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés le soir du 11 janvier à Leipzig (Est) pour protester contre l'entrée massive de réfugiés, à l'appel de la branche locale du mouvement islamophobe Pegida, après un rassemblement à Cologne ce week-end marqué par des heurts avec la police.


AFP/VNA/CVN

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