>>Élection du chef de l'OMS à Genève
>>L'OMS s'inquiète de l'épidémie de choléra au Yémen
L'Éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, le 23 mai à Genève. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ce spécialiste du paludisme âgé de 52 ans l'a emporté au 3e tour devant le Britannique David Nabarro, 67 ans, qui a été envoyé spécial des Nations unies pour la lutte contre Ebola, une épidémie ayant fait plus de 11.000 morts en Afrique de l'Ouest entre fin 2013 et 2016.
"Je veux servir les États-membres de l'OMS, c'est le seul programme", a déclaré après son élection le futur directeur général de cette institution internationale chargée de coordonner les réponses aux pandémies et de fixer des normes pour les systèmes de santé de tous les pays.
"Remontons-nous les manches, nous pouvons y arriver", a-t-il ajouté sous les applaudissements de l'Assemblée mondiale de la Santé qui réunit tous les ans les États-membres de l'OMS, aujourd'hui au nombre de 194.
Tedros Adhanom Ghebreyesus prendra le 1er juillet la succession de la Chinoise Margaret Chan qui a dirigé pendant dix ans cette organisation qui a son siège à Genève et emploie dans le monde quelque 8.000 personnes, ce qui en fait une des plus importantes agences des Nations unies.
Mettre "la transparence au cœur de l'OMS"
Cet ex-ministre éthiopien de la Santé était déjà arrivé en tête des deux premiers tours, mais n'avait pas obtenu la majorité des deux tiers des voix requises.
C'est la première fois que trois candidats -le troisième, éliminé au premier tour, ayant été le Dr Sania Nishtar, une Pakistanaise- se sont affrontés pour devenir directeur général de l'OMS, une institution critiquée pour son insuffisante transparence.
Auparavant, une unique candidature, proposée par le Conseil exécutif de l'organisation, était soumise au vote de l'Assemblée mondiale de la Santé, qui procédait à la nomination finale.
Tedros Adhanom Ghebreyesus prendra la tête d'une agence à laquelle il a notamment été reproché un manque de discernement sur la gravité d'Ebola.
Celle qui l'a précédé, Margaret Chan, a reconnu lundi 22 mai, devant l'Assemblée mondiale de la santé, que cette épidémie avait "pris tout le monde, y compris l'OMS, par surprise".
Dans son intervention pour présenter sa candidature et son programme, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus a raconté avoir perdu, alors qu'il était enfant, un frère qui n'avait pas reçu les médicaments nécessaires. Il avait alors dit "refuser d'accepter que les gens meurent parce qu'ils sont pauvres".
"Je fais les promesses suivantes : travailler sans relâche pour concrétiser la promesse de garantir la couverture sanitaire universelle, veiller à ce qu'il y ait des ripostes solides dans les situations d'urgence".
En outre, le médecin éthiopien a promis qu'il renforcerait "la santé et l'autonomie des pays" et mettrait "la transparence au cœur de l'OMS".
Titulaire d'un doctorat de l'Université de Notthingham, en Angleterre, Tedros Adhanom Ghebreyesus était devenu ministre de la Santé de l'Éthiopie en 2005, avant d'être ministre des Affaires étrangères (2012-2016).
Sous son mandat, les installations sanitaires dans ce pays très pauvre de la Corne de l'Afrique se sont grandement améliorées, avec la construction de milliers de cliniques et l'accent mis sur la nécessaire proximité des services de santé.
Ces initiatives ont contribué à réduire des deux tiers la mortalité infantile entre 1990 et 2015 et à une baisse de 75% des décès dus au paludisme sur la même période.
"Le nouveau directeur général doit continuer à œuvrer pour que l'OMS devienne plus efficace et plus transparente. L'OMS doit être transparente sur la façon dont elle utilise ses ressources et sur ses résultats", a réagi mardi 23 mai le ministre américain de la Santé, Tom Pricese à Genève.
AFP/VNA/CVN