Ukraine : le cessez-le-feu globalement respecté

Le cessez-le-feu semblait enfin tenir dans l'Est séparatiste de l'Ukraine après que la pression occidentale s'est encore accrue sur la Russie.

>>Ukraine : nouvelle tentative pour faire respecter un cessez-le-feu

Sur le terrain, l'armée ukrainienne a fait état d'une "baisse considérable" des tirs séparatistes et s'est félicitée du fait qu'aucun soldat n'ait été tué en 24 heures, pour la première fois depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 15 février.

Le porte-parole militaire ukrainien Andriï Lyssenko a toutefois souligné que la trêve n'était pas entièrement respectée, dénonçant notamment le passage d'"un grand nombre de chars, de lance-roquettes multiples Grad et d'autres équipements" vers la ville côtière de Novoazovsk contrôlée par les séparatistes et située à 30 km du port stratégique de Marioupol.

Un convoi de chars des séparatistes le 25 février à Starobeshevo dans la région de Donetsk.

Le secrétaire d'État américain John Kerry a fait écho à ses propos, estimant qu'"à ce jour, ni la Russie, ni les forces qu'elle soutient ne (...) remplissaient leurs engagements" contenus dans l'accord de paix de Minsk du 12 février.

Beaucoup craignent en Ukraine que Marioupol, dernière grande ville de l'Est séparatiste contrôlée par Kiev, ne soit la prochaine cible des séparatistes qui ont pris il y a une semaine la ville stratégique de Debaltseve, en dépit du cessez-le-feu. "Bien sûr qu'une attaque est possible. Les gens ont peur", a déclaré Anatoli, un retraité de 59 ans, habitant du quartier de Marioupol où plus de 30 civils avaient été tués dans des bombardements le 24 janvier.

Les séparatistes ont de leur côté amené un groupe de journalistes à Obilné, à une vingtaine de kilomètres au sud de Donetsk pour leur montrer ce qu'ils ont présenté comme un "retrait d'armes lourdes". "Nous appliquons les accords de Minsk", signés avec la médiation des dirigeants français François Hollande et allemand Angela Merkel, et en présence du président russe Vladimir Poutine, qui prévoient le retrait des armes lourdes permettant la création d'une zone tampon élargie autour de la ligne de front, a affirmé Nikolaï, un commandant séparatiste.

La mission de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) sur place a pour sa part souligné qu'elle ne pouvait confirmer aucun retrait. À Donetsk, bastion des séparatistes, on n'a presque plus entendu de tirs mercredi 25 février, ce qui laissait pour la première fois en 10 jours l'impression que le cessez-le-feu était respecté.

AFP/VNA/CVN

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