Pour la deuxième journée consécutive, les forces de l'ordre sont intervenues à grands renforts de gaz lacrymogènes et de canons à eau, notamment à Istanbul, Ankara, Izmir (Ouest) ou encore Eskisehir (Nord-Ouest) pour disperser de nombreux rassemblements organisés à la mémoire de Berkin Elvan, décédé mardi 11 mars après 269 jours de coma.
À moins de trois semaines des élections municipales, la mort de cet adolescent a brutalement ravivé la contestation contre le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et son gouvernement, déjà englués dans un scandale de corruption sans précédent.
Des manifestants anti-gouvernement manifestent le 12 mars |
À Istanbul, une foule compacte a défilé mercredi 12 mars pendant de longues heures dans les rues de la ville pour accompagner le cercueil drapé de rouge de la victime .
Des échauffourées ont éclaté dès la fin des funérailles, lorsqu'une partie du cortège stambouliote a voulu marcher sur l'emblématique place Taksim. La police a dispersé sans ménagements les manifestants, qui ont riposté par des jets de pierres et des tirs de feux d'artifice.
Ces affrontements ont continué tout au long de la soirée à Istanbul, Ankara et dans plusieurs autres villes, ont rapporté les médias turcs, qui ont fait état de nombreux blessés et interpellations.
Un policier qui participait à une intervention contre des manifestants à Tunceli (est) est par ailleurs décédé accidentellement d'une crise cardiaque provoquée par les gaz lacrymogènes, a rapporté l'agence Dogan citant l'hôpital local.
Provocation
En pleine campagne électorale, Erdogan a dénoncé ces manifestations comme une "provocation". "Essayer de mettre le feu à la rue dix-huit jours avant des élections n'est pas un comportement démocratique", a-t-il lancé à ses rivaux lors d'une réunion publique à Mardin (Sud-Est).
"Il y a une volonté de saboter en quelque sorte les élections avec des mouvements sociaux", a renchéri le chef du gouvernement mercredi soir 12 mars lors d'un entretien accordé à la chaîne Télé 24.
Cette reprise des manifestations en Turquie a inquiété le Parlement européen qui, dans une résolution adoptée mercredi 12 mars, s'est inquiété mercredi 12 mars de sa "dérive", dénonçant notamment ses récentes lois renforçant le contrôle du pouvoir sur les magistrats et l'utilisation d'internet.
AFP/VNA/CVN