>>La coalition internationale contre l'EI promet de nouvelles aides
Le Premier ministre croate a indiqué ne pas être en mesure de confirmer à "100%" la mort de son compatriote. "Je ne sais pas si nous pourrons le faire dans les prochains jours, mais ce que nous voyons (...) a l'air horrible", a déclaré Zoran Milanovic.
Une photo mise en ligne sur des sites jihadistes, qui n'a pu être authentifiée dans l'immédiat, montre le cadavre d'un homme surmonté d'une tête à côté d'un drapeau de l'EI et d'un poignard plantés dans le sable.
Le domicile de Tomislav Salopek, le 6 août à Vrpolje en Croatie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les ravisseurs affirment qu'il s'agit de Tomislav Salopek, 31 ans, enlevé le 22 juillet par des inconnus armés sur une route au sud-ouest du Caire.
"Exécution d'un prisonnier de Croatie -pays qui participe à la guerre contre l'État islamique- après expiration de l'ultimatum", lit-on dans un court texte sous la photo.
Le 5 août, la branche égyptienne de l'EI, qui se fait appeler Province du Sinaï, avait menacé de le tuer dans les 48 heures si Le Caire ne libérait pas "les femmes musulmanes" emprisonnées en Égypte.
Selon un responsable de sécurité cité le soir du 12 août par l'agence officielle MENA, les autorités égyptiennes n'étaient pas encore en mesure de confirmer le sort de Tomislav Salopek. Ce dernier travaillait depuis quelques mois comme analyste sismique pour la société Ardiseis, filiale de la Compagnie Générale de Géophysique (CGG), une firme française spécialisée dans l'exploration des
sous-sols.
"Acte satanique"
Dans un communiqué, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a jugé que "cet assassinat ignoble, s'il était confirmé, démontrerait une nouvelle fois la nature lâche et barbare" de l'EI.
Capture d'écran d'une vidéo diffusée par un groupe égyptien affilié au groupe État islamique, le 5 août, montrant l'otage croate Tomislav Salopek. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Son homologue britannique Philip Hammond a condamné "l'apparent meurtre brutal" de Tomislav Salopek et assuré que la Grande-Bretagne était aux côtés de l'Égypte et de la Croatie dans la lutte contre le "terrorisme".
Au Caire, Al-Azhar, l'une des plus prestigieuses institutions du sunnisme, a dénoncé un "acte satanique qui n'a rien à voir avec aucune religion".
Pour le porte-parole du Conseil national de sécurité américain Alistair Baskey, la mort de Salopek, si elle était confirmée, constituerait "un acte brutal". "Leurs atrocités ne font que renforcer notre résolution collective à agir contre ces terroristes", a-t-il dit.
Pour Mathieu Guidère, professeur d'Études islamiques et de géopolitique à l'Université de Toulouse (France), "cette exécution indique que les éléments égyptiens de l'EI qui sont de retour de Syrie et d'Irak ont pris totalement le contrôle du groupe Province du Sinaï et qu'ils appliquent la même stratégie déjà suivie par Daech (en Syrie et en Irak)".
Dans les régions sous son contrôle dans ces deux pays, l'EI a déjà exécuté de nombreux étrangers enlevés notamment en Syrie, dont des journalistes et des humanitaires, et commis d'autres atrocités qui ont amené l'ONU à accuser ce groupe de crimes contre l'humanité.
AFP/VNA/CVN