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Le président américain Donald Trump accueille le Premier ministre japonais Shinzo Abe à la Maison Blanche, le 10 février à Washington. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À l'issue de la première journée de la visite du chef du gouvernement japonais, deuxième dirigeant étranger reçu par M. Trump depuis son investiture, les deux hommes ont dîné à la Maison Blanche en présence de leurs épouses Melania Trump et Akie Abe.
Ils sont ensuite partis à bord de l'avion présidentiel américain Air Force One pour Mar-a-Lago, la luxueuse résidence de M. Trump en Floride, où ils doivent avoir de nouvelles discussions et faire une partie de golf.
Le Premier ministre japonais espère que ce moment dans une atmosphère décontractée lui permettra "de prendre le temps de parler avec Donald de l'avenir du monde et de l'avenir de la région".
À leur arrivée à l'aéroport de Palm Beach, MM. Trump et Abe, attendus par un long cortège de 4x4 noirs, ont été accueillis par un groupe de spectateurs qui portaient des casquettes rouges avec l'inscription "Make America Great Again", le slogan de la campagne électorale victorieuse du magnat de l'immobilier.
Des dizaines de personnes étaient massées sur les trottoirs sur le trajet menant à la résidence de Donald Trump, photographiant le cortège officiel et agitant des drapeaux américains.
Un ton très conciliant
Au cours des entretiens de la première journée, M. Trump, loin de ses propos de campagne où il avait évoqué une remise en cause de l'engagement militaire des États-Unis dans la région asiatique, a adopté un ton très conciliant.
Donald Trump et Shinzo Abe lors d'un dîner à Palm Beach en Floride, le 10 février. |
Et il a souligné que l'alliance entre les deux anciens pays ennemis était "la pierre angulaire de la paix et de la stabilité dans la région du Pacifique".
Preuve d'un réalignement de l'administration Trump sur les positions traditionnelles des États-Unis dans cette région du monde, le nouveau locataire de la Maison Blanche a aussi évoqué ses discussions avec son homologue chinois Xi Jinping.
Lors de leur première conversation téléphonique jeudi soir 9 février, M. Trump a apaisé Pékin en assurant qu'il respecterait le principe de "la Chine unique".
Appelant de ses vœux une relation commerciale "libre, juste et réciproque" avec l'archipel nippon, le président républicain est resté évasif sur le devenir des discussions avec le Japon après l'abandon du Traité de libre-échange transpacifique (TPP).
Cet accord, auquel Tokyo était très attaché, était l'une des priorités de son prédécesseur Barack Obama, qui y voyait un indispensable contrepoids à l'influence grandissante de la Chine.
Dès vendredi matin 10 février, le dirigeant japonais s'était employé à démontrer que si Washington souffre d'un important déficit commercial avec Tokyo, la réalité des liens économiques entre les deux pays bénéficiait aussi largement à l'Amérique.
Il a ainsi rappelé que la plupart des voitures japonaises vendues aux États-Unis étaient "fabriquées dans des usines américaines par des ouvriers américains". Et souligné que les investissements japonais aux États-Unis totalisaient 411 milliards de dollars et avaient contribué à créer 840.000 emplois.
Autre source de satisfaction pour le Japon: MM. Trump et Abe ont réaffirmé, dans communiqué publié à l'issue de leur rencontre, que le Traité de sécurité américano-japonais s'appliquait à l'archipel des Senkaku, appelé Diaoyu en chinois et revendiqué par Pékin. Ils ont exprimé leur opposition "à toute action visant à remettre en cause" l'administration de ces îles par le Japon.
L'Australie, le Mexique, l'Allemagne : nombre de dirigeants de pays alliés des États-Unis se sont fait tancer --ou ont été publiquement critiqués-- par le très impulsif nouveau président américain.
'Très bonne alchimie'
Le Premier ministre japonais, qui a été le premier dirigeant étranger à rencontrer M. Trump entre son élection et son investiture grâce à des contacts noués avec son équipe bien en amont, a jusqu'ici eu droit à un traitement plus cordial.
Vendredi 10 février, il a longuement insisté sur la relation personnelle qu'il entendait bâtir avec "Donald" et multiplié les commentaires flatteurs à son égard.
"Vous êtes un excellent homme d'affaires, vous n'avez pas exercé de fonctions électives mais vous vous êtes battu pendant plus d'un an pour devenir président", a-t-il déclaré, ajoutant que le niveau de golf du milliardaire était bien supérieur au sien.
"Nous avons une très très bonne alchimie", a de son côté déclaré M. Trump en évoquant leur "amitié" avant de diriger ses derniers mots vers le week-end à venir : "Partons en Floride!".
AFP/VNA/CVN