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Les avocats du candidat de la droite à la présidentielle en France, François Fillon, Antonin Lévy (droite) et Pierre Cornut-Gentille à Paris, le 9 février |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Plongé depuis deux semaines dans une tourmente qui lui a fait perdre son statut de favori de la course à la présidentielle, M. Fillon avait déjà contre-attaqué le 6 février en défendant la "légalité" des emplois de son épouse Penelope et deux de leurs enfants comme assistants parlementaires.
Le candidat conservateur, qui porte un projet économique "radical" pour redresser la France, avait néanmoins présenté des "excuses" en reconnaissant que ces pratiques choquaient aujourd'hui l'opinion publique.
Le 9 février, ses avocats ont soulevé des points de procédure remettant en cause la compétence du Parquet national financier (PNF), qui a ouvert l'enquête pour détournement de fonds et abus de biens sociaux.
"Nous avons aujourd'hui demandé au Parquet national financier de se dessaisir de l'enquête préliminaire en cours", a déclaré l'avocat de François Fillon, Me Antonin Lévy, lors d'un point de presse aux côtés de l'avocat de Penelope Fillon, Me Pierre Cornut-Gentille.
Le Parquet national financier n'avait pas réagi le 9 février à la demande des avocats.
Après des révélations de l'hebdomadaire Le Canard enchaîné, la justice a ouvert une enquête le 25 janvier pour jauger la réalité du travail effectué pendant quinze ans par Penelope Fillon en tant qu'assistante parlementaire de son mari et de son suppléant.
Au total, Penelope Fillon a touché un salaire cumulé de 680.380 euros nets pendant environ 15 ans, étalés entre 1988 et 2013, selon les chiffres publiés par le candidat. François Fillon a également employé deux de ses enfants, qui ont touché 84.000 euros brut entre 2005 et 2007. Les deux enfants ont été entendus le 9 février par les enquêteurs.
Pour les avocats, "l'infraction de détournement de fonds publics ne peut être reprochée à François Fillon", car à leurs yeux ce délit n'est pas applicable à un parlementaire.
"L'absence de cette infraction rend le PNF incompétent pour enquêter et son enquête en devient illégale", a insisté Me Lévy.
Les avocats ont également déploré les fuites des investigations dans les médias et annoncé le dépôt d'une plainte pour violation du secret de l'enquête.
"L'enquête est quasiment aujourd'hui plus médiatique que judiciaire (...). Il est important que les électeurs ne se fassent pas voler leur élection en avril", a souligné l'avocat.
Selon les sondages, François Fillon serait désormais éliminé dès le premier tour du scrutin, le 23 avril, devancé par la candidate de l'extrême droite Marine Le Pen et le centriste Emmanuel Macron.