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Un réfugié afghan expulsé d'Allemagne revient à Kaboul, le 24 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La chancelière Angela Merkel, critiquée jusque dans son camp conservateur pour avoir ouvert son pays à plus d'un million de demandeurs d'asile en 2015 et 2016, a annoncé le 9 février un accord avec les représentants des États régionaux sur un plan qui vise à intensifier le nombre d'expulsions et va "rapidement" devenir projet de loi.
"Ce dont nous avons débattu aujourd'hui, ce sont les conditions nécessaires pour que nous puissions continuer à être un pays qui accueille des gens qui cherchent une protection", a-t-elle indiqué lors d'une conférence de presse.
Les candidats à l'asile qui verront leur demande rejetée par la justice "devront quitter notre pays (...) Ça nous laisse surtout la possibilité d'accueillir les gens en situation d'urgence", a-t-elle encore fait valoir.
Ceux qui tentent de dissimuler leur véritable identité ou qui ont commis des délits seront ainsi plus rapidement expulsés. L'Office fédéral pour les migrations (BAMF) pourra également avoir accès aux téléphones portables des demandeurs d'asile dont l'identité n'est pas claire, a indiqué le président du Land de Hesse (Centre), Volker Bouffier, membre du parti conservateur CDU de Mme Merkel.
Le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière, avait plaidé dans la matinée pour des "efforts communs" entre l’État fédéral et les États régionaux, ces derniers étant compétents en matière d'expulsions.
"Nous devons faire plus pour les reconduites aux frontières et les expulsions car le nombre de demandes (d'asile) rejetées augmente", avait-il insisté à la télévision, assurant que le nombre de demandeurs autorisés à rester en Allemagne augmentait aussi.
Parmi les mesures figure la mise sur pied d'un "centre d'expulsions" permettant de coordonner l'action de l’État fédéral et des États régionaux. De nouvelles incitations financières pour encourager les migrants à rentrer dans leur pays volontairement sont également prévues.
Pressé d'agir par une opinion qui s'est beaucoup inquiétée de l'arrivée de ces réfugiés, et face à l'ancrage électoral d'un parti populiste de droite, le gouvernement veut aussi accroître la pression sur les pays qui trainent des pieds pour reprendre leurs ressortissants.
Les pays du Maghreb sont tout particulièrement visés, en particulier la Tunisie. L'auteur de l'attentat meurtrier du 19 décembre sur un marché de Noël de Berlin, le Tunisien Anis Amri, n'avait pas pu être expulsé du fait du manque de coopération des autorités tunisiennes.
Le gouvernement d'Angela Merkel est en outre confronté à une opposition grandissante des États régionaux à organiser des renvois d'Afghans en raison d'une recrudescence des combats dans leur pays.