Troisième duel sur le dossier des avions ravitailleurs américains entre Boeing et Airbus

Le constructeur aéronautique américain Boeing a provoqué le 9 juillet son adversaire européen Airbus en duel sur le dossier des avions ravitailleurs américains pour la 3e fois en 9 ans, en présentant à son tour son offre à l'armée de l'air.

En 8.000 pages, remises en mains propres à la base militaire aérienne de Wright-Patterson (Ohio, Nord des États-Unis) où le contrat est géré, Boeing détaille une proposition se voulant la plus économe.

Le constructeur américain propose une version modifiée de son long-courrier B767. Plus petit que l'A330 modifié d'Airbus, le "NextGen Tanker" devrait consommer moins de carburant et ne pas exiger la construction de nouveaux hangars : Boeing promet 10 milliards de dollars d'économies de carburant sur une durée d'utilisation de 40 ans, et des coûts de maintenance de 15% à 20% inférieurs à ceux d'Airbus. "Ce ravitailleur révolutionnaire présente les capacités d'un gros porteur et un encombrement limité grâce à son fuselage étroit", a souligné le directeur général de la division Défense, Espace et Sécurité de Boeing, Dennis Muilenburg.

Airbus avait devancé l'échéancier de 24 heures en remettant dès jeudi dernier un dossier de 8.819 pages, après avoir obtenu un délai de 2 mois à la suite du retrait de son ancien partenaire Northrop Grumman.

L'avionneur européen s'est finalement allié à plus de 200 fournisseurs américains, certains participant aussi à l'offre concurrente de Boeing.

C'est la troisième fois en moins de 10 ans que les 2 constructeurs s'affrontent pour décrocher ce qu'Airbus a qualifié jeudi de "marché du siècle", l'évaluant aux alentours de 40 milliards de dollars.

L'enjeu est énorme, a souligné Peter Arment, analyste chez Gleacher & Co. Outre la fourniture des appareils, qui pourrait réserver au constructeur choisi des marges de 10% (soit 3,5 - 4 milliards de dollars), le gagnant devra assurer l'entretien des appareils."C'est au minimum une opportunité de plusieurs dizaines d'années", a-t-il dit.

En 2003, le contrat avait été attribué à Boeing, avant la révélation d'un grave conflit d'intérêt qui avait contraint le Pentagone à relancer la procédure. En 2008, Airbus l'avait emporté, avant que la Cour des comptes annule le tout, une nouvelle fois.

Cette fois, les militaires ont jusqu'à la mi-octobre pour étudier les offres. Leur décision - qui sera susceptible d'un nouvel appel à la Cour des Comptes- est attendue à la mi-novembre. Boeing, associé à 800 fournisseurs répartis dans une quarantaine d'États, vante un avion tout américain, et met en avant les emplois créés aux États-Unis : 50.000 au total.

Airbus assure que son projet créera 48.000 emplois aux États-Unis, et souligne que l'usine d'assemblage prévue à Mobile (Alabama, Sud) apportera un ballon d'oxygène à une région souffrant de la marée noire dans le golfe du Mexique.

L'européen met aussi en avant les performances supérieures de son appareil. Airbus fait également valoir qu'il a remporté les 5 derniers appels d'offre pour la fourniture de ravitailleurs dans le monde face à Boeing: grâce à ces commandes, souligne Airbus, son appareil est pratiquement prêt. Boeing riposte en assurant avoir déjà livré 4 ravitailleurs basés sur le B767 au Japon, et remporté un contrat pour en fournir 4 à l'Italie. Par ailleurs, une petite société en graves difficultés financières, US Aerospace, a affirmé qu'elle soumettait le 9 juillet une troisième proposition de ravitailleurs, basée sur un modèle d'Antonov.

AFP/VNA/CVN

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