Hervé Fayet (2e à gauche) entouré de journalistes du Courrier du Vietnam au bureau de représentation de la rédaction à Hô Chi Minh-Ville. Photo : TK/CVN |
Le Courrier du Vietnam m’a toujours accom-pagné. Étant installé à Hô Chi Minh-Ville depuis belle lurette, je l’ai toujours eu entre les mains et il a été pour moi un bon moyen de bien comprendre le pays, sa culture, ses traditions et sa population. Je me souviens très bien mon tout premier achat. J’intervenais ce jour-là à l’Université de pédagogie de Hô Chi Minh-Ville, au Département de français comme membre du jury aux épreuves du Delf. Profitant d’une pause, j’étais parti me promener dans la rue Lê Van Sy pour me changer les idées et observer un kiosque à journaux, en fait quelques modestes tabourets au bord du trottoir et mon regard se porta sur Le Courrier du Vietnam. Nous étions en 1993 et je tenais entre les mains la nouvelle version du Courrier hebdomadaire publié par l’Agence Vietnamienne d’Information. Je peux vous assurer qu’à cet endroit, il était le seul journal en langue étrangère !
Ce jour-là, j’ai compris qu’il me serait possible de lire en français dans mon pays d’adoption sans avoir besoin d’aller au consulat général de France pour lire les dépêches AFP ou d’acheter les magazines des vols Air France lus et relus par les voyageurs et en vente en face de l’hôtel Rex à l’époque. C’était en effet les seuls moyens d’avoir des informations sur la France à ce moment-là. Il était trop difficile de capter RFI et Internet n’existait pas. Je crois que j’ai encore quelque part en France dans des malles ces hebdomadaires de 1993. Ils furent précieux pour moi.
Trois nouveaux produits
À partir d’octobre 1994, Le Courrier du Vietnam fut encore plus présent dans ma vie et mon travail puisqu’il devint quotidien et un instrument incontournable dans le dispositif francophone que nous mettions en place auprès du ministère de l’Éducation et de la Formation au sein des établissements primaires, secondaires et universitaires d’une vingtaine de provinces du pays. Ce journal quotidien accompagna les élèves, les étudiants et les professeurs dans leur cursus de formation. Aujourd’hui, de nombreux anciens élèves des classes bilingues ou étudiants des filières francophones, rentrés dans la vie active, me rappellent qu’ils ont progressé et appris beaucoup grâce aux quatre pages quotidiennes en français offertes par Le Courrier du Vietnam.
À noter qu’il sera aussi un grand frère pour d’autres revues en français au Vietnam notamment une publication de Hô Chi Minh-Ville, Saigon Eco.
Hervé Fayet avec ses élèves francophones à l’école française Collette de Hô Chi Minh-Ville. Photo : HF/CVN |
À partir des années 2000, son logo passa du bleu au rouge et il devint le seul quotidien francophone du Vietnam. Il fêta avec fierté son 5.000e numéro le 27 avril 2010, avant d’évoluer quelques mois plus tard à une vitesse grand V vers un produit de plus en plus moderne aux multiples facettes :
- Un journal en ligne pour les lecteurs francophones de par le monde,
- Un hebdo, destiné essen-tiellement aux touristes, entrepreneurs francophones venant au Vietnam et aux résidents francophones dans ce pays,
- Une émission «Espace fran-cophone» pour des Vietnamiens non francophones qui veulent en savoir plus sur la Francophonie et les activités francophones au Vietnam, mais aussi les francophones étrangers invités à suivre cette émission grâce au sous-titre français.
Ainsi, Le Courrier du Vietnam est encore plus présent, au plus près de l’actualité et encore plus curieux de tout. Grâce à lui, de nombreux voyageurs et investisseurs se sont arrêtés au Vietnam pour le découvrir, le visiter voir s’y installer.
Vingt ans, quel bel âge !
Ces 20 ans tombent à pic pour rappeler à ceux qui ne le connaissent pas encore son parcours tout à fait étonnant et sa résistance aux publications en d’autres langues étrangères présentes au Vietnam. Il tombe à pic pour dire à celles et ceux qui ne sont pas encore abonnés l’hebdomadaire papier qu’ils peuvent le faire simplement, qu’ils habitent au Vietnam, en France, Belgique, Suisse et demain pourquoi pas au Canada ou en Polynésie française. Il arrive très bien aussi pour encourager les hommes d’affaires francophones à le soutenir et à s’y faire connaître sous forme de publicités. Il est encore le bienvenu pour saluer tous les rédacteurs en chef, les rédacteurs, secrétaires de rédaction, reporters, pigistes, techniciens de la rédaction et autres photographes, correcteurs, assistant(e)s… qui se sont investis sans compter pour assurer la qualité et la pérennité du journal.
Cette fête est un encouragement énorme pour aller de l’avant et consolider l’image du Courrier du Vietnam dans le pays, en Asie et à travers le monde.
Vingt ans, quel bel âge ! En fait, je crois que Le Courrier du Vietnam a toujours eu 20 ans. Et il aura toujours 20 ans dans 20 ans ! Il faut avoir cet âge-là pour pouvoir garder intacte sa motivation, pour aller de l’avant, faire toujours mieux, décrire, émouvoir, partager et dialoguer en permanence avec ses lecteurs.
Très joyeux anniversaire au Courrier du Vietnam. Rendez-vous dans 20 ans !
Hervé Fayet