France
Travail détaché dans l'UE : Macron espère un accord bientôt

Emmanuel Macron espère pour bientôt un accord des 28 de l'UE sur la réforme de la directive du travail détaché, au coeur d'une vive bataille l'été dernier entre Paris et les pays de l'Est, Pologne en tête.

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Emmanuel Macron s'exprimant devant les journalistes après un sommet des 28 chefs d'État et de gouvernement européens, le 20 octobre à Bruxelles
Photo : AFP/VNA/CVN

Plus de dix-huit mois après une proposition de la Commission européenne de réviser les règles européennes encadrant le détachement - un système permettant à des Européens de travailler dans un autre pays que le leur, tout en cotisant dans leur pays d'origine -, les ministres du Travail de l'Union pourraient s'accorder sur la question lundi 23 octobre, lors d'une réunion à Luxembourg.

Cette réforme est jugée particulièrement nécessaire par Paris, mais aussi d'autres pays d'Europe de l'Ouest, comme l'Allemagne et le Bénélux, car le détachement fait l'objet de nombreuses fraudes et la première directive date de 1996, donc bien avant l'élargissement à l'est de l'Union européenne en 2004.

"Je souhaite finaliser le plus rapidement possible notre accord sur le travail détaché, car il touche évidement les salariés les plus fragiles en Europe et en particulier en France", a déclaré M. Macron, au cours d'une conférence de presse à l'issue d'un sommet des 28 chefs d'Etat et de gouvernement à Bruxelles.

Vendredi 20 octobre, plusieurs participants à la réunion de lundi 23 octobre au Luxembourg se montraient prudemment optimistes quant à la possibilité d'arriver à un accord. "J'espère que nous aurons un accord la semaine prochaine", a confié une source européenne.

Emmanuel Macron (de dos), discutant avec la chancelière allemande Angela Merkel (droite) et le Premier ministre italien Paolo Gentiloni (centre), à Bruxelles, le 20 octobre.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Nous pensons qu'un accord est proche même si trouver un compromis équilibré ne sera pas facile", a commenté Annikky Lamp, porte-parole de la présidence tournante de l'UE, occupée par l'Estonie.

Trouver un accord d'ici la fin de l'année paraît à beaucoup nécessaire car dès 2018, la Bulgarie, peu encline à une réforme, prend la présidence de l'Union pour six mois et est susceptible de faire traîner l'affaire en longueur.

"Je suis optimiste à 50/50 pour un accord lundi 23 octobre. Tout dépend des Espagnols", a expliqué une source diplomatique à Bruxelles.

Madrid détient en effet la clé du problème et Emmanuel Macron ne s'y est pas trompé en rencontrant jeudi soir 19 octobre à Bruxelles le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy sur ce dossier.

En raison de conséquences potentiellement négatives de cette réforme sur ses chauffeurs routiers, l'Espagne freine des quatre fers, et se retrouve dans le camp des Polonais, partisans du moindre changement.

AFP/VNA/CVN

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