Traque des suspects après le "coup d'État" avorté en Guinée-Bissau

L'armée de Guinée-Bissau restée loyale au gouvernement recherchait des suspects de l'attaque de la veille, qualifiée par le gouvernement de "tentative de coup d'État", une traque marquée le 27 décembre par au moins deux morts et trois blessés.

Les opérations de recherche, menées par des équipes mixtes de militaires, policiers et paramilitaires, concernent des militaires mutinés qui se sont enfuis avec des armes ainsi que des responsables politiques, dont des députés du parti au pouvoir, selon des sources militaires de ce pays de quelque 1,5 million d'habitants.

Un membre des forces de sécurité a été tué et trois ont été blessés dans la nuit du 26 au 27 décembre à Bissau dans des échanges de tirs avec des présumés suspects armés, selon les mêmes sources. Et le 27 décembre, un commandant de police a été abattu devant un commissariat de Bissau. Selon un témoin, il entendait se rendre aux autorités qui, d'après une source policière, le recherchaient "activement depuis le 26 décembre" en tant que suspect.

"Il y aura des enquêtes, et ceux épinglés par les résultats (de ces investigations) seront traduits en justice", avait auparavant assuré le ministre des Affaires étrangères, Mamadu Djalo Pires, aux diplomates accrédités à Bissau à propos de ces évènements, qui sont survenus en l'absence du pays du chef de l'État, Malam Bacaï Sanha, actuellement soigné en France.

La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, s'est déclarée le 27 décembre "profondément préoccupée" par ces violences en Guinée-Bissau, et a appelé à traduire en justice leurs auteurs "dans le strict respect des procédures et du droit".

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a aussi condamné les violences, et exhorté Bissau à mener une enquête "conforme à la procédure régulière".

Dès le 26 décembre, l'armée avait annoncé l'arrestation de plusieurs officiers, dont le chef de la Marine, le contre-amiral José Américo Bubo Na Tchuto, "considéré comme le cerveau de ce soulèvement" et conduit à Mansoa, ville garnison à 60 km au nord de Bissau.

Ce contre-amiral est une personnalité controversée. Il a dans le passé été accusé -puis blanchi- de tentative de putsch contre le régime du président Joao Bernardo Vieira, assassiné en mars 2009 par des militaires.

Son nom a aussi souvent été cité dans les enquêtes sur le trafic de drogue dans cette ancienne colonie portugaise devenue zone de transit de narcotrafiquants et en proie depuis son indépendance, en 1974, à une instabilité chronique, avec des coups d'État récurrents -avortés ou réussis et des violences où l'armée joue un rôle prépondérant.

AFP/VNA/CVN

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