Tepco réclame une aide supplémentaire de 7 milliards d'euros

L'opérateur de la centrale nucléaire accidentée Fukushima Daiichi, Tepco, a requis le 27 décembre auprès d'un organisme public une aide supplémentaire d'environ 700 milliards de yens (près de 7 milliards d'euros), pour payer une partie de l'indemnisation des victimes du désastre atomique.

La compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) avait déjà réclamé en octobre une avance de l'ordre de 1.011 milliards de yens (10 milliards d'euros) qu'elle veut désormais porter à 1.703 milliards de yens (16,7 milliards d'euros).

Elle justifie cette nouvelle requête par le fait que le champ des personnes à indemniser a été élargi entre-temps, gonflant les montants jugés nécessaires.

La demande a été déposée auprès du Fonds de versement des indemnités pour les dégâts nucléaires, a indiqué la compagnie d'électricité dans un communiqué.

Ce fonds a été mis en place par l'État pour gérer les conséquences de la catastrophe atomique la plus grave depuis celle de Tchernobyl il y a 25 ans.

Provoqué par le séisme et le tsunami géants qui ont dévasté le Nord-Est du Japon le 11 mars, l'accident de Fukushima a entraîné l'émission de quantités massives d'éléments radioactifs dans l'environnement, et forcé l'évacuation de dizaines de milliers de personnes.

D'autres habitants ont fui leur domicile de leur propre initiative et seront aussi indemnisés.

Le gouvernement japonais a déjà donné son accord début novembre pour le versement à Tepco de quelque 900 milliards de yens (8,7 milliards d'euros) correspondant à une première tranche de dédommagements.

Un panel d'experts a pour sa part estimé à quelque 4.540 milliards de yens (42,5 milliards d'euros) le montant des compensations que l'entreprise privée devra verser d'ici à mars 2013.

Conformément aux attentes des pouvoirs publics, Tepco a présenté récemment au gouvernement un plan de restructuration comprenant des réductions massives de coûts de plus de quelque 2.650 milliards de yens (26 milliards d'euros) en 10 ans et des ventes d'actifs pour 700 milliards de yens (6,9 milliards d'euros).

En principe, la compagnie d'électricité doit rembourser ultérieurement les avances reçues de l'État, mais une nationalisation de facto n'est pas exclue, cette option étant actuellement étudiée par le gouvernement. "Nous voulons examiner toutes les possibilités, y compris celle d'une prise de contrôle publique temporaire", a redit le 27 décembre le ministre de l'Industrie, Yukio Edano, lors d'une rencontre avec le Pdg de Tepco, selon les propos rapportés par les médias locaux.

M. Edano considère qu'un remodelage complet des finances (modalités de recettes, structure de dépenses) de Tepco s'impose, compte tenu des sommes colossales que le groupe sera forcé de débourser dans les prochaines années.

Tepco va non seulement devoir dédommager les victimes de l'accident atomique mais aussi compenser par d'autres moyens l'arrêt de la quasi intégralité de ses réacteurs nucléaires et payer le démantèlement de la centrale de Fukushima, une opération titanesque qui s'étalera sur quarante ans.

Plusieurs organes de presse japonais ont affirmé la semaine dernière que l'État envisageait de prendre indirectement le contrôle des deux tiers des parts de la compagnie.

L'opération, qui s'assimilerait à une nationalisation, se ferait par le biais d'une augmentation de capital, le tout devant être rendu effectif au cours d'une assemblée générale des actionnaires en juin prochain.

Les dirigeants de Tepco se penchent aussi sur l'option d'une augmentation des fonds propres de l'entreprise, mais ils ont jusqu'à présent dit préférer qu'elle relève le cas échéant d'investisseurs privés.

AFP/VNA/CVN

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