Message de paix comme réponse à l'horreur au Nigeria

Des tâches de sang maculent le mur de l'église catholique Ste Theresa, au Nigeria, où un attentat a fait 35 morts la veille, lors de la messe de Noël. Mais les fidèles sont revenus le 26 décembre, entendre un message de paix.

Devant cet édifice situé à Madalla, en périphérie de la capitale Abuja, des secouristes ramassent et déposent dans des sachets des restes humains qui jonchent le sol, et des effets personnels, éparpillés.

Le toit est en parti détruit, il y a un trou dans le mur. À l'intérieur, par centaines, des fidèles se sont réunis pour une messe en souvenir des dizaines de morts. "Nous n'avons pas besoin de vos armes", dit l'archevêque Martin Uzoukwu, qui célèbre l'office. "Ce dont nous avons besoin, c'est de vos prières".

Le jour de Noël, une vague d'attentats visant notamment des églises à la sortie de la messe de la nativité ont fait au moins 40 morts à travers le pays. Les autorités ont accusé une secte islamiste qui a revendiqué les attaques.

L'explosion ici, à Ste Theresa, au moment où les gens sortaient de l'église, a été la plus meurtrière. Au moins 35 personnes ont péri, certains pris au piège dans leurs véhicules qui sont encore visibles, calcinés au bord de la route.

Le père Isaac Achi était présent et s'en est sorti. Avec ses collègues, il a tenté de venir en aide aux blessés. Certains lui ont demandé l'extrême-onction. "Je n'avais jamais pleuré", dit-il à la congrégation. "Hier, j'ai pleuré. Ce matin, j'ai pleuré. Mais avec vous tous présents ici aujourd'hui, je ne pleurerai plus", poursuit-il, ému par le courage de ces fidèles.

Des évêques et des prêtres de la région ont aussi fait le déplacement, et le représentant au Nigeria du Vatican est également là. Le Saint-Siège a largement condamné cette vague de violence tout comme l'ONU, de nombreux gouvernements européens et les États-Unis.

Autour de l'église, un important dispositif de sécurité a été déployé, des soldats montent la garde.

Le service s'achève et, comme la veille, les gens sortent. Dans une tension palpable, ils rentrent chez eux.

L'archevêque d'Abuja, John Onaiyekan, autour duquel se sont rassemblés des journalistes, lance un appel pour que soit mis fin à l'escalade de la violence commise par Boko Haram. La secte multiplie les attaques de plus en plus sophistiquées et meurtrières. "C'est une tragédie nationale. Aucun d'entre nous n'est en sécurité. Ce ne sont pas que les catholiques. Aujourd'hui c'est nous. Demain, nous ne savons pas qui ce sera", lance-t-il.

Il appelle les dignitaires musulmans à s'impliquer pour tenter de mettre un terme à la violence. "Que cela nous plaise ou non, ce crime a été revendiqué par Boko Haram, (un groupe) qui se dit musulman". "Quoi qu'ils soient, ce sont des criminels. Ils tuent des innocents".

AFP/VNA/CVN

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