Transition énergétique : un marché en plein essor

La transition énergétique est une opportunité industrielle et un marché dont la valeur devrait tripler d'ici 2030, selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui relève aussi les risques liés à cet essor, notamment la concentration géographique.

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Un centre éolien à Brandenburg, en Allemagne.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le marché mondial des grandes technologies liées aux énergies bas-carbone (panneaux solaires, éoliennes, batteries, électrolyseurs pour produire de l'hydrogène, pompes à chaleur...) devrait représenter environ 650 milliards de dollars annuels d'ici 2030, soit plus de trois fois son montant actuel, si les pays respectent leurs engagements, estime l'AIE.

Les emplois industriels du secteur devraient passer de 6 millions aujourd'hui à près de 14 millions.

Le monde de l'énergie est "à l'aube d'une ère industrielle nouvelle", et cet essor devrait s'accélérer au fur et à mesure que la transition avance, juge ce rapport, qui analyse marchés et chaînes d'approvisionnement et la manière dont ils risquent d'évoluer.

Aujourd'hui les ressources minières (extraction et raffinage) tout comme la production sont déjà très fortement concentrées, avec une domination marquée de la Chine dans la production manufacturière.

Du côté des ressources minières, la République démocratique du Congo par exemple produit plus de 70% du cobalt mondial, quand Australie, Chili et Chine fournissent plus de 90% du lithium.

Ces dernières années ont déjà vu les tensions sur les chaînes d'approvisionnement tirer les prix de nombreuses technologies: en 2022, le renchérissement du cobalt, du lithium et du nickel a entraîné, pour la première fois, une hausse des prix des batteries des véhicules électriques (+10%).

Le coût des turbines éoliennes hors de Chine et des panneaux photovoltaïques a également crû, après des années de baisse.

La "nouvelle économie mondiale de l'énergie" est rapidement devenue "un pilier des stratégies économiques. Chaque pays doit aujourd'hui identifier comment il peut au mieux en profiter et aussi en gérer les défis", souligne le directeur de l'AIE, Fatih Birol.

Selon lui, "si tout ce qui a été annoncé est mis en oeuvre, cet investissement permettra de faire les deux tiers du chemin nécessaire pour arriver à la neutralité carbone" en 2050.

Mais, avec l'exemple du gaz russe en tête, "le monde profiterait de chaînes d'approvisionnement plus diversifiées", met-il en garde, appelant aussi à "un certain degré de collaboration internationale, aucun pays n'étant une île en matière d'énergie".

À ce jour, seuls 25% des sites industriels annoncés dans le solaire photovoltaïque sont en construction, note le rapport, 35% des sites de batteries de véhicules et moins de 10% pour les électrolyseurs.

AFP/VNA/CVN

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