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>> Royaume-Uni : déjà plus de 1.600 licenciements chez les magasins Wilko en faillite
Tous les magasins restants de la chaîne de magasins en banqueroute Wilko vont fermer au Royaume-Uni avec pour conséquence plus de 10.000 licenciements. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le cabinet de conseil PwC, qui administre la faillite, a annoncé lundi 11 septembre 9.100 licenciements supplémentaires, s'ajoutant à déjà plus de 1.600 suppressions d'emplois déjà annoncées au cours des dernières semaines.
Sans compter les départs d'employés qui ont décidé de quitter l'entreprise sans attendre, précise un porte-parole de PwC joint par l'AFP.
La quasi totalité des 12.500 emplois que comptait l'enseigne avant sa faillite vont donc disparaître.
PwC explique dans un communiqué avoir "exploré toutes les possibilités de sauver l'entreprise" mais qu'il est "devenu clair qu'il n'y a aucune partie notable des opérations de Wilko qui peut l'être dans sa forme actuelle".
"Par conséquent, les administrateurs ont informé (lundi) tous les employés qu'ils vont malheureusement commencer à fermer tous les magasins Wilko, les deux centres de distribution, et arrêter la majeure partie des activités au centre d'aide à la clientèle", poursuit PwC dans son communiqué.
Plus tôt lundi, le syndicat GMB qui représentait plusieurs milliers d'employés du groupe avait déjà affirmé que les administrateurs de la faillite l'avaient notifié de la fermeture imminente de tous les magasins restants et de la vague massive de licenciements à venir.
L'investisseur Doug Putman, propriétaire des magasins de musique HMV, venait d'annoncer qu'il jetait l'éponge dans sa tentative de reprise de plusieurs centaines de magasins Wilko.
"Malgré des efforts importants et intensifs de notre part et de Putman Investments - dernier acheteur potentiel restant d'une partie notable de l'entreprise dans sa forme actuelle - une transaction n'a pu être finalisée à cause de l'incapacité à réduire les coûts de l'infrastructure centrale suffisamment rapidement pour en faire une transaction viable", a justifié PwC.
"Incompétence"
Wilko avait déposé le bilan début août, frappé par la crise du coût de la vie et l'inflation au Royaume-Uni.
L'enseigne au logo rouge et blanc avait été créée sous la forme d'un magasin de quincaillerie dans les années 1930 à Leicester, au centre du pays, avant de s'étendre rapidement à travers le Royaume-Uni, élargissant son éventail de produits qui va désormais de la décoration intérieure aux produits ménagers, entre autres.
Un magasin de la chaîne britannique Wilko, le 3 août à Londres. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le syndicat GMB a fustigé "l'incompétence qui a mené à cet effondrement".
"Des milliers de familles à travers le Royaume-Uni vont être touchées par cette décision terrible. Probablement qu'un quart des employés n'auront même pas droit à une indemnité de licenciement (...) parce qu'ils sont dans l'entreprise depuis peu de temps", a réagi sur Sky News Gary Smith, secrétaire général du syndicat GMB.
Le chef de l'opposition travailliste Keir Starmer a dénoncé sur X (ex-Twitter) une nouvelle "dévastatrice pour les employés et leurs familles, et un nouveau symptôme" de la gouvernance du parti conservateur au pouvoir depuis 13 ans dans le pays.
Une source proche du dossier avait par ailleurs confirmé à l'AFP lundi des informations de la presse britannique selon lesquelles PwC discutait avec les chaînes de distribution Poundland ou encore Home Bargains sur une éventuelle reprise partielle de magasins de Wilko.
Si ces discussions se poursuivent, elles ne portent donc que sur une part minime d'emplois restants et sur des actifs tels que la marque ou la propriété intellectuelle.
L'enseigne, essentiellement présente dans les centre-villes, comptait avant sa faillite quelque 400 sites.
Un concurrent de Wilko, B&M, a repris jusqu'à 51 magasins, sans toutefois préciser combien d'employés garderont leur poste.
Ils vont fermer eux aussi sous leur forme actuelle et rouvrir à la marque B&M.
AFP/VNA/CVN