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Le Stade de France en fête après la victoire et le Grand Chelem du XV de France contre l'Angleterre dans le Tournoi des six nations, le 19 mars à Saint-Denis. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les Bleus du sélectionneur Fabien Galthié et du capitaine Antoine Dupont, deuxièmes en 2020 et en 2021, terminent donc invaincus après avoir battu, tour à tour, l'Italie (37-10), l'Irlande (30-24), l'Écosse (36-17), le pays de Galles (13-9) et les Anglais.
Pour les Bleus, c'est l'apothéose après douze ans sans titre. C'est aussi une étape sur le chemin qui mène le XV de France vers le Mondial-2023 à domicile.
Galthié aime à répéter qu'il y a des cases à cocher sur "la flèche du temps" vers la Coupe du monde : après avoir battu le pays de Galles à Cardiff, l'Écosse à Edimbourg et l'Irlande à Dublin, dominé l'Australie "Down Under" pour la première fois depuis 1990 ou triomphé des All Blacks, les Bleus de 2022 n'attendaient plus qu'un titre. C'est désormais chose faite.
Ils pourront franchir une nouvelle étape avec un succès devant les Springboks champions du monde en titre lors de la tournée automnale.
Depuis la fin de la Coupe du monde 2019, achevée en quarts de finale, les Bleus se sont transformés et ont battu tous les grands noms du rugby mondial. À part les Sud-Africains donc.
Une sacrée réussite pour Galthié, déjà Chelemard en tant que joueur en 1997, 1998 et 2002.
Comme ses prédécesseurs Marc Lièvremont (3e en 2008 et en 2009) ou Bernard Laporte (2e en 2000, 5e en 2001), il a remporté le Tournoi à sa troisième tentative.
Mais l'ancien demi de mêlée a surtout réussi ses paris, porté par une génération dorée et imprimé sa patte sur le jeu français, savant alliage de French flair et de rigueur défensive.
Outre les Toulousains champions d'Europe et de France en titre, avec le capitaine et meilleur joueur du monde Antoine Dupont en chef de meute, les Bleus de 2022 peuvent s'appuyer sur les anciens moins de vingt ans, champions du monde 2018 et 2019, qui s'installent peu à peu chez les A (Cameron Woki, Demba Bamba, Jean-Baptiste Gros, Romain Ntamack...), entouré par quelques "grognards" tels le centre Gaël Fickou (27 ans, 71 sélections) ou le deuxième ligne Paul Willemse (29 ans, 23 sélections).
Discipline
Le centre du XV de France Gaël Fickou (gauche) contre l'Angleterre dans le Tournoi des six nations, le 19 mars au Stade de France. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Mieux, le XV de France s'est aussi renforcé avec des "ovnis" chers à Galthié, de l'arrière Melvyn Jaminet à l'infatigable ailier Gabin Villière.
Le staff peut, en outre, compter sur des conditions idéales pour faire briller ces joueurs de talent : un encadrement riche et compétent, étoffé par le maître de la défense Shaun Edwards débauché au pays de Galles au nez et à la barbe de la Fédération anglaise, s'est mis au service des 42 joueurs réclamés par Galthié.
Ainsi, à chaque rassemblement, les Bleus peuvent s'entraîner "à balles réelles" en vertu de la convention signée entre la LNR et la FFR. Les clubs, même privés de leurs meilleurs éléments, jouent désormais le jeu après des années de tension entre les deux instances.
Résultat, le XV de France a effectué sa mue et vient d'enchaîner huit succès de rang, le meilleur total de son histoire.
La victoire contre l'Angleterre a été un résumé du rouleau-compresseur bleu dans ce Tournoi : de la maîtrise, des essais de Gaël Fickou (15e), François Cros (40e) ou Antoine Dupont (61e) et beaucoup de discipline (9 pénalités concédées).
Ils ont aussi résisté à leur traditionnelle saute de concentration en tout début de seconde période ou à leur maladresse inhabituelle (12 turnovers, 4 en-avants). Mais, comme souvent, ils ont été héroïques en défense et tenu sans jamais rompre.
À 538 jours du coup d'envoi de la Coupe du monde 2023, les Bleus grimpent en outre à la deuxième place mondiale. Cocorico !
AFP/VNA/CVN