En F1, l'heure du "Big Bang" a sonné

Plus d'équité et plus de spectacle : avec un an de retard sur le calendrier à cause du COVID-19, le grand chambardement censé pimenter le championnat arrive enfin en Formule 1, qui a aussi procédé à d'autres changements pour éviter les écueils de la saison dernière.

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Les pilotes de la F1 en ordre de marche avant les essais de pré-saison sur le circuit bahreïni de Sakhir, le 10 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

À quoi ressemblent les nouvelles F1 ?

"La première chose qui ressort est le poids : les voitures sont beaucoup plus lourdes, il y a simplement plus d'inertie, plus de masse", explique le quadruple champion du monde Sebastian Vettel (Aston Martin).

Les monoplaces pèsent désormais 798 kg (752 kg l'année dernière). Leur look est plus massif avec de nouveaux pneus plus grands (jantes de 18 pouces contre 13, roues de 72 cm de diamètre contre 66 précédemment).

Fournisseur des pneumatiques, Pirelli expliquait fin 2021 qu'intrinsèquement, les F1 devraient être "entre 5/10e et 1 seconde moins rapides". Mais cela sera vite effacé car "le potentiel de développement sera très important".

Concernant l'aérodynamique, plutôt que de créer de l'appui avec des ailerons avant et arrière très travaillés et de nombreux appendices sur le châssis, les monoplaces utiliseront désormais l'effet de sol, comparable à un effet de ventouse sous la voiture.

Ainsi quand deux F1 se suivront, la seconde ne devrait pas être autant gênée qu'auparavant par les turbulences produites par sa devancière, ce qui devrait favoriser les dépassements.

Les écuries pourront-elles dépenser plus ?

Non. Le plafond budgétaire instauré la saison dernière sera d'ailleurs encore réduit cette année.

Formule 1 : présentation de la saison 2022.
Photo : AFP/VNA/CVN

En 2022, le budget annuel est fixé à 140 millions d'USD (environ 128 millions d'euros) pour 21 courses (puis 1,2 million supplémentaire pour chaque course supplémentaire alors que le calendrier en compte 23) - contre 145 millions en 2021, et quelques 500 millions qu'avoisinaient les plus grosses équipes comme Ferrari ou Mercedes auparavant.

Les actuelles "petites" écuries comme Haas, Alfa Romeo ou Williams y tiennent particulièrement pour niveler les écarts et espérer se rapprocher.

Ce budget n'englobe toutefois pas tout: les dépenses marketing, les salaires des pilotes et ceux des trois membres les mieux payés par écurie sont notamment exclus.

Assistera-t-on vraiment à plus de spectacle ?

"Nous voulons beaucoup plus de compétition, mais moins de domination par des équipes jouissant de ressources énormes, a expliqué le directeur sportif de la F1, Ross Brawn. Nous allons avoir plus de voitures à la lutte, certainement après quelques mois".

Concrètement, un pilote en train de suivre un autre à 20 m verra sa perte d'appuis réduite de 35% à 4% ; et à 10 m derrière, sa perte d'appuis passera de 45% à 18% selon les simulations.

Des chiffres qui semblent se confirmer pour Lewis Hamilton (Mercedes) : "suivre une autre voiture semble un peu plus facile, ce qui va, espérons-le, dans la bonne direction".

En cas de course raccourcie, que se passe-t-il ?

Pour éviter le fiasco de Spa où l'an dernier, sous le déluge, le GP s'est terminé après deux tours seulement effectués derrière la voiture de sécurité, la F1 se réforme avec un nouveau barème de points selon la distance parcourue :

Les monoplaces relookées de la F1 stationnent sur la grille avant les essais de pré-saison sur le circuit bahreïni de Sakhir, le 10 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

. Si le leader a effectué seulement deux tours ou moins, sans l'intervention d'une voiture de sécurité (ou d'une voiture de sécurité virtuelle): aucun point n'est attribué.

. Plus de deux tours mais moins de 25% de la distance prévue, seuls les cinq premiers marqueront des points: 6 pts pour le "vainqueur" puis 4 pour le deuxième, 3 pour le troisième, 2 pour le quatrième et 1 point pour le cinquième.

. Entre 25% et 50% de la distance prévue, les dix premiers marqueront des points: 13 pts pour le premier puis 10, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1.

. Entre 50% et 75% de la distance prévue, les dix premiers remporteront des points selon un autre barême : 19 pts pour le premier puis 14, 12, 9, 8, 6, 5, 3, 2, 1.

. Plus de 75%, le barème "normal" : 25 pts pour le premier puis 18, 15, 12, 10, 8, 6, 4, 2, 1.

Qui arbitre la course ?

Après les décisions controversées de l'ancien directeur de course Michael Masi en décembre dernier à Abou Dhabi, qui ont conduit au sacre de Max Verstappen en se détachant de la lettre du règlement, la F1 change aussi son arbitrage.

Deux directeurs de course officieront en alternance, appuyés par l'arrivée d'une "salle de contrôle de course virtuelle" sur le modèle de l'arbitrage vidéo (VAR) du football.

Verra-t-on encore des courses sprint ?

La F1 a testé en 2021 un format de course sprint qualificative. Le but ? Offrir du spectacle sur trois jours avec des qualifications "normales" c'est à dire contre la montre le vendredi, qui définissent l'ordre de départ d'une course de 100km le samedi, qui elle même définit la grille de départ du GP le dimanche.

La F1 voulait doubler leurs nombres avec six sprints. Mais les écuries, déjà sous pression financière avec le nouveau règlement, ont poussé pour en rester à trois : Émilie-Romagne (24 avril), Autriche (10 juillet) et Brésil (13 novembre).

Changement, ces sprints offriront plus de points au championnat: de 8 pour le premier à 1 pour le 8e, alors qu'en 2021 seuls les trois premiers obtenaient des points bonus.


AFP/VNA/CVN

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