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La Suissesse Mujinga Kambundji sacrée championne du monde en salle à Belgrade, le 18 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
On attendait la Polonaise Ewa Swoboda, arrivée en Serbie avec le temps le plus rapide de l'année (6 sec 99), ou comme toujours les Américaines ou les bolides venus de la Jamaïque. Mais c'est Kambundji qui a coiffé tout le monde sur la ligne d'arrivée, au prix d'un départ supersonique.
Le deux représentantes US, Mikiah Brisco (2e en 6 sec 99) et Marybeth Sant-Price (3e en 7 sec 04), et Swoboda, plantée dans les starting blocks et seulement 4e (6 sec 99), n'y ont vu que du feu.
L'exploit est immense de la part de Kambundji, jusque-là abonnée aux accessits (3e sur la distance aux Championnats du monde en salle en 2018 et médaillée de bronze sur 200 m aux Mondiaux de Doha en 2019) : personne n'avait couru aussi vite depuis mars 1999.
Celle qui est originaire du canton de Berne devient ainsi à 29 ans la quatrième performeuse de tous les temps à égalité avec la Jamaïcaine Merlene Ottey et la Grecque Ekaterini Thanou. Une consécration inattendue dont elle a eu du mal à prendre la mesure, quelques minutes après la course.
La Suissesse Mujinga Kambundji, la Trinidadienne Michelle-Lee Ahye et la Jamaïcaine Briana Williams en finale du 60m à Belgrade, le 18 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Je n'étais pas sûre du tout d'avoir gagné, a-t-elle déclaré. J'ai vu que la caméra se concentrait sur moi, alors j'ai pensé que peut-être je l'avais emporté. Ensuite, j'étais vraiment heureuse de voir que j'avais gagné. Je savais que l'or se jouerait sous les 7 secondes mais je me sentais capable de battre mon record personnel. Je n'aime pas trop partir du couloir 8 mais je suis restée concentrée sur moi-même."
La déception Pontvianne
Il n'y aura en revanche pas de surprise à attendre du 400 m où on se dirige tout droit vers un duel de très haut niveau samedi 19 mars entre la double championne olympique Shaunae Miller-Uibo et la prodige néerlandaise Femke Bol (22 ans), spécialiste du 400 m haies (en bronze aux JO de Tokyo en 2021, 3e performeuse de l'histoire et détentrice du record d'Europe en 52 sec 03).
Si Miller-Uibo s'est baladée en séries et en demi-finales (51 sec 38), la coureuse batave s'est fait une petite frayeur en chutant à l'arrivée de sa demi-finale, conclue à la 2e place (51 sec 28) derrière la Jamaïcaine Stephenie Ann Mcpherson (51 sec 26).
La logique a été également respectée à la longueur, largement dominée par le vainqueur des JO, Miltiadis Tentoglu. Le Grec s'est imposé en réussissant le meilleur saut de l'année (8,55 m).
Le Français Jean-Marc Pontvianne en finale du triple saut aux Mondiaux de Belgrade, le 18 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Du côté des Français, la première journée des Mondiaux en salle a été assez décevante. Jean-Marc Pontvianne, l'une des rares chances de médaille tricolore, est totalement passé à côté du concours du triple saut (7e) remporté par le Cubain Lazaro Martinez (17,64 m, meilleure performance de 2022).
Arrivé en Serbie avec le 3e meilleur saut de l'année (17,08 m) et le 2e des engagés, Pontvianne (27 ans) a dû se contenter de 16,62 m à son 2e essai avant d'arrêter les frais avant ses deux dernières tentatives en raison d'une blessure à la cuisse gauche. Une énorme déconvenue pour le Nîmois, qui n'est encore jamais monté sur un podium sur le plan international et qui avait affirmé avant le début de la compétition "avoir passé un cap".
Pontvianne, qui avait aussi connu une désillusion aux Jeux de Tokyo (élimination en qualifications), a même fini derrière son jeune compatriote Melvin Raffin, 6e (16,68 m).
Les maigres espoirs des Bleus reposent désormais plus que jamais sur les deux hurdleurs Pascal Martinot-Lagarde et Wilhem Belocian, engagés dimanche 20 mars sur 60 m haies.