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Les coureurs Marc Soler, Wout van Aert et Luis Leon Sanchez sur les pentes de la montée vers le plateau des Glières lors de la 18e étape, le 17 septembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À l'écart de la lutte pour le maillot jaune, qui est toujours porté par le Slovène Primoz Roglic avec un avantage inchangé (57 sec) sur son compatriote Tadej Pogacar, l'équipe britannique s'est reconvertie dans la chasse aux étapes. Pour le bonheur de Kwiatkowski, l'un des grands coureurs du peloton souvent cantonné à un rôle de capitaine de route ou de lieutenant dans le Tour. Le Polonais a franchi la ligne quelques centimètres avant Carapaz, l'Equatorien vainqueur du dernier Giro, dans un scénario rappelant la mémorable arrivée de Bernard Hinault et de l'Américain Greg LeMond dans l'étape de l'Alpe d'Huez du Tour 1986.
"On l'a décidé entre nous, Richard me l'a proposé", a expliqué ensuite Kwiatkowski. "On a gagné à deux. Le public criait les encouragements, c'était une ambiance extraordinaire. Je n'oublierai jamais !" Le Polonais de 30 ans, dont le palmarès comporte des courses aussi importantes que le championnat du monde 2014 et Milan-Sanremo 2017, a eu une pensée pour Bernal, le vainqueur sortant du Tour qui a abandonné mercredi matin 16 septembre : "On était très triste pour lui, on lui souhaite bonne chance pour la suite."
Van Aert transformé en grimpeur
"Depuis trois jours, on fait tout pour être à l'avant", a souligné Kwiatkowski, dont l'équipe a placé quatre coureurs dans l'échappée initiale d'une trentaine de coureurs. À l'avant, un quatuor a fini par se dégager après le premier col (Cormet de Roselend). La chute du Suisse Marc Hirschi dans la descente du col des Saisies a laissé ensuite l'Espagnol Pello Bilbao pris en tenaille entre Carapaz et Kwiatkowski.
Sur les pentes très raides de la montée vers le plateau des Glières (6 kilomètres à 11,2 % de moyenne), Bilbao a lâché prise à quelque 37 kilomètres de l'arrivée. Ses deux compagnons ont creusé ensuite l'écart pour rallier l'arrivée ensemble, avec 1 min 51 sec d'avance sur le Belge Wout Van Aert, troisième de cette étape de montagne.
Le coureur d'Ineos Michal Kwiatkowski s'offre la 18e étape du Tour de France devant son équipier Richard Carapaz, le 17 septembre à La Roche-sur-Foron |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans le groupe des candidats au podium, l'Espagnol Mikel Landa a pris les devants. L'allure dictée par Van Aert, transformé en grimpeur, a poussé plusieurs coureurs du top 10 (A. Yates, Uran, Valverde) à la rupture et provoqué l'échec de la tentative de Landa.
L'hommage à Portal
Roglic, titillé quelques instants par Pogacar, a tenu à sortir en tête du secteur empierré suivant la montée dans lequel l'Australien Richie Porte a été retardé sur crevaison, à l'approche du Monument national de la Résistance française pendant la Seconde guerre. Porte, 4e du classement, est parvenu à rentrer dans le final sans dommage. À l'inverse du Britannique Adam Yates (désormais 7e du classement) et du Colombien Rigoberto Uran (8e), qui ont été lâchés dans la montée et ont reculé de deux places.
Pour Ineos, le nom depuis l'année passée de l'équipe Sky qui a raflé sept des huit dernières éditions du Tour, le succès de Kwiatkowski assorti d'un doublé adoucit un bilan jusque-là catastrophique. L'équipe la plus puissante et la plus riche du peloton a été surclassée par la Jumbo de Roglic et de Van Aert.
Tournée exclusivement vers le classement général (Bernal 1er et Thomas 2e l'an passé), la formation de Dave Brailsford a obtenu jeudi 17 septembre son premier succès depuis le départ de Nice, une journée après l'abandon de son leader et tenant du titre, Egan Bernal. Son premier aussi dans une étape du Tour depuis la victoire du Britannique Geraint Thomas à L'Alpe d'Huez le 19 juillet 2018.
"Beaucoup de gens ont porté un jugement sur ce que nous faisons dans ce Tour, sur l'absence de Nico (Portal) dans la voiture", a déclaré Kwiatkowski à propos du directeur sportif de l'équipe décédé en début d'année. "Il nous manque beaucoup, c'est vrai. Succès ou pas, nous nous souvenons toujours de lui. Il aurait certainement apprécié ce qu'on a fait et notre état d'esprit dans ce Tour. Nous sommes inspirés par lui". Vendredi 18 septembre, la 19e étape s'adresse aux sprinteurs et aux baroudeurs, en conclusion des 166,5 km menant de Bourg-en-Bresse à Champagnole. À la veille du seul contre-la-montre de l'épreuve.
AFP/VNA/CVN