Tour de France : Greipel triple, Froome calme le jeu

Chris Froome, porteur d'un maillot jaune souillé la veille, a joué l'apaisement le 19 juillet dans la frénésie du Tour de France dont la 15e étape a été enlevée à Valence par l'Allemand Andre Greipel, vainqueur au sprint pour la troisième fois depuis le départ.

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Après l'arrivée, le Britannique a remercié, via la télévision, les spectateurs pour leurs encouragements au lendemain de l'incident (jet d'urine) qui l'avait affecté sur la route de Mende.

Son directeur sportif Nicolas Portal a relevé pour sa part une présence policière renforcée au départ.

La joie de l'Allemand Andre Greipel vainqueur au sprint de la 15e étape du Tour de France à Valence, le 19 juillet.

"Ce n'est pas à moi de dire quel type de sécurité est nécessaire sur le Tour", a déclaré Froome. "On veut juste une course sans problème pour les coureurs. Dans tous les événements sportifs, on voit une forte présence policière quand les fans deviennent excités".

Froome, cible des polémiques, paie-t-il le lourd passé du cyclisme?

L'Anglais, tout comme le manager de l'équipe Sky, le très habile Dave Brailsford (l'homme à l'origine des innombrables succès britanniques depuis douze ans, sur piste et sur route), affirme comprendre les interrogations qui ont fleuri ici et là. À l'évidence, l'héritage des années Armstrong, du dopage sanguin qui a déséquilibré le peloton durant près de deux décennies, écrase encore le cyclisme.

"Mais les temps ont changé", assure Froome. "On n'est pas dans le Far West qui était l'environnement du cyclisme il y a dix-quinze ans. Il n'y a aucune raison pour avoir le même niveau de suspicion".

Si le constat du changement est évident aux yeux des observateurs, surtout au vu du Tour 2014, toute performance de haut niveau interpelle. Un expert, interrogé sur la démonstration de Froome le 14 juillet dans la montée du col du Soudet (La Pierre-Saint-Martin), a encore enfoncé le clou sur France Télévisions, dans l'émission Stade 2, en s'étonnant du niveau atteint par le porteur du maillot jaune.

"Il faut faire attention, c'est un modèle mathématique, une estimation, puisqu'il n'a pas nos chiffres", a réagi Brailsford, sans perdre son calme. "En 2013 (année de la première victoire de Froome dans le Tour), on était dans la même situation. On a fourni toutes nos données à l'agence antidopage britannique".

Dans la semaine, le manager de Sky s'était déclaré favorable à la mise en place d'un passeport de puissance, un profil individuel basé sur les données physiologiques. "Le temps est peut-être venu d'y venir", avait déclaré Brailsford.

Difficile de lui donner tort, au moins sur ce sujet, après les polémiques sans fin de la semaine, un feuilleton alimenté par la surexposition médiatique du Tour. Dans ce chaudron bouillonnant, tout mouvement d'humeur devient démesuré. Tel le bidon jeté par un mécanicien de l'équipe Tinkoff (Contador, Sagan) à l'adresse d'une caméra TV qui l'avait gêné. Résultat? la voiture du directeur sportif de la formation russe (Sean Yates) a été exclue pour une journée.

Greipel est-il devenu plus fort à 33 ans?

En quatre sprints, le "Gorille de Rostock" s'est imposé à trois reprises (un seul succès pour Cavendish). Il a égalé son score de 2012 et porté à neuf étapes son total personnel dans le Tour.

"Le changement par rapport aux autres années, c'est que j'ai plus d'expérience", a-t-il estimé. "Les autres coureurs cherchent ma roue. Je suis en confiance, ça aide de gagner dès le début du Tour".

Dans cette étape de 183 kilomètres, qui menait des hauts plateaux de Lozère et d'Ardèche à la vallée du Rhône assommée par la canicule, Greipel a été vite débarrassé de son éternel rival, le Britannique Mark Cavendish, distancé en début de parcours.

Au sprint, l'Allemand a devancé d'une longueur son compatriote John Degenkolb, le Norvégien Alexander Kristoff et le Slovaque Peter Sagan, qui était présent dans l'échappée du jour.

Sur la ligne d'arrivée, le "Gorille" a été chronométré à 59,33 km/h. En conclusion d'un dernier kilomètre abattu à 54,43 km/h et d'une étape menée à plus de 46 km/h. "Tout sauf une étape de transition", ont réagi plusieurs coureurs.

À la fin, c'est une question de jambes, a rappelé Greipel. "Je ne sais pas si je suis plus rapide (qu'avant). J'ai trouvé le bon timing. Pour gagner un sprint, il faut prendre la décision au bon moment".

AFP/VNA/CVN

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