>>Le Tour de France reprend des forces en altitude
>>Le Tour de France sous la loi de Pogacar dans les Alpes
Le Britannique Mark Cavendish savoure sa victoire sur le podium de la 10e étape du Tour de France, disputée entre Albertville et Valence, le 6 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans cette dixième étape disputée à la veille de la double ascension du Mont Ventoux, Cavendish s'est imposé pour la 33e fois dans le Tour. Sans coup férir d'autant plus qu'il a été emmené magistralement par ses équipiers de Deceuninck (Asgreen, Ballerini et surtout Morkov).
Le champion du monde Julian Alaphilippe a lui-même travaillé dans le final pour le natif de l'île de Man, redevenu cette saison un sprinteur de premier plan, à l'âge de 36 ans.
Vainqueur à Fougères (4e étape) puis à Châteauroux (6e étape), Cavendish a ajouté Valence à son tableau de chasse. Mais il a surtout souligné l'importance de ses équipiers.
"Je suis trop heureux", a réagi le Britannique. "Je n'ai pas fait grand chose, j'ai seulement dû terminer le travail de mes équipiers, ils ont été énormes."
Le porteur du maillot vert a rappelé que sa priorité allait à la victoire d'étape. "Je cours pour la victoire", a-t-il dit à propos du sprint intermédiaire qui lui avait échappé en cours d'étape, en raison du forcing des équipiers de l'Italien Sonny Colbrelli et de l'Australien Michael Matthews pour le distancer.
Un train au complet
Cavendish a pris soin de ne pas évoquer le record de Merckx qui, à la différence du Britannique, a gagné sur tous les terrains et surtout enlevé à cinq reprises le Tour entre 1969 et 1975. Quatre sprints massifs sont encore envisageables cette année pour qu'il puisse égaler ou dépasser la légende belge. Le prochain rendez-vous est fixé jeudi 8 juillet à Nîmes.
À son avantage, dans un Tour privé désormais de plusieurs spécialistes de premier plan (Ewan, Merlier, Démare), il dispose d'un train au complet, à la différence de Wout van Aert, esseulé dans le final et deuxième sur la ligne. "J'ai été battu par plus fort", a estimé le champion de Belgique, qui a obtenu sa meilleure place depuis le départ.
Un autre Belge, Jasper Philipsen (Alpecin), revenu en boulet de canon mais trop tardivement, a pris la troisième place d'un premier peloton aminci dans le final sous l'effet du vent de côté et des coups de boutoir de l'équipe de Cavendish. Le Français Nacer Bouhanni a pris cette fois la quatrième place.
Aucun des dix premiers du classement général n'a été piégé bien que le maillot jaune, Tadej Pogacar, ait été un instant dans un deuxième groupe à 16 kilomètres de l'arrivée. Il a rétabli immédiatement la situation, sans solliciter ses équipiers de la formation UAE.
"Ce n'était pas une journée facile car il y avait du vent et du stress pour finir", a lâché le Slovène à l'arrivée. "Mais on s'est plutôt bien débrouillé".
Les surprises du Ventoux
Le Slovène Tadej Pogacar, toujours maillot jaune du Tour de France, après la 10e étape, disputée entre Albertville et Valence, et remportée par le Britannique Mark Cavendish, le 6 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Pour Pogacar et ses adversaires, c'est une étape d'une toute autre difficulté qui se présente mercredi 7 juillet. Avec une double ascension du Mont Chauve, une première fois par Sault, une seconde fois par la montée classique à partir de Bédoin sur le versant sud. Mais l'arrivée est jugée cette fois à Malaucène, au bas de la descente de 22 kilomètres.
"C'est peut-être la journée la plus difficile de ce Tour", a estimé Pogacar. "Je ne connais pas vraiment le Ventoux, je suis venu une seule fois avant le Tour".
S'il en a l'envie, il pourra demander des informations à Chris Froome, le héros de la précédente arrivée en 2016. Le Tour, qui avait dû s'arrêter au Chalet Reynard, à 6 kilomètres du sommet, en raison des rafales de vent, avait basculé dans le chaos sur la route. Le Britannique, maillot jaune, avait couru tant bien que mal, chaussures cyclistes au pied, avant de récupérer un vélo.
Cinq ans plus tard, le quadruple vainqueur du Tour n'est plus concerné par le classement général, ni même par la victoire d'étape qu'il s'était adjugé en 2013 après un démarrage sans réplique possible de la part du Colombien Nairo Quintana. "J'ai définitivement une relation d'amour-haine avec le Ventoux", estime aujourd'hui Froome qui rappelle aussi une évidence : "Le Ventoux est toujours plein de surprises."