JO de Tokyo : Agbegnenou et Aït Saïd, premier duo mixte élu porte-drapeau des Bleus

La judoka Clarisse Agbegnenou et le gymnaste Samir Aït Saïd, tous deux en quête d'un premier titre olympique, ont été élus porte-drapeaux de l'équipe de France par leurs pairs pour les Jeux olympiques de Tokyo (23 juillet - 8 août), un duo homme-femme inédit pour des JO malmenés par la pandémie.

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Samir Aït Saïd, heureux de sa prestation lors des Mondiaux de gymnastiques artisique à Stuttgart, le 12 octobre 2019.
Photo : AFP/VNA/CVN

Alors que le monde du sport avance à petits pas vers la parité, la France a opté en faveur d'un binôme mixte, comme le permet désormais le Comité international olympique (CIO), pour porter les couleurs de son pays.

Une option également choisie par d'autres nations, comme l'Italie, la Grèce et le Japon.

Désignés par un vote d'"ambassadeurs" des fédérations olympiques, Clarisse Agbegnenou, 28 ans, et Samir Aït Saïd, 31 ans, vont ainsi succéder à la star du judo Teddy Riner, porte-drapeau à Rio en 2016 et lui en quête d'un troisième sacre olympique historique.

C'est la première fois qu'un gymnaste emmènera la délégation olympique française.

Les porte-drapeaux pour les Jeux paralympiques, qui se dérouleront du 24 août au 5 septembre, ont été désignés par un vote du public sur internet: il s'agit de Sandrine Martinet (judo) et de Stéphane Houdet (tennis).

L'annonce a été faite sur France 2 et les sportifs se sont ensuite rendus au CNOSF (Comité national olympique et sportif français) qui a élu il y a une semaine une femme à sa tête, Brigitte Henriques, première femme à ce poste depuis 1972.

"Ce sont deux parcours complètement différents et très très riches, ce sont des rôles modèles et notre jeunesse en a besoin", a-t-elle commenté, racontant qu'il y avait eu "un blanc de deux ou trois minutes au téléphone" quand elle a prévenu Samir Aït Saïd, qui n'y croyait pas.

Parmi les candidats à porter le drapeau figuraient des poids lourds : le nageur Florent Manaudou et le perchiste Renaud Lavillenie, sacrés champions olympiques à Londres en 2012, ou encore la lanceuse de disque Mélina Robert-Michon, médaillée d'argent à Rio et déjà cinq éditions olympiques au compteur.

Clarisse Agbegnenou règne sur la catégorie des -63 kg. Sacrée championne du monde une première fois en 2014 et vice-championne olympique en 2016, c'est au cours de l'olympiade qui a mené de Rio à Tokyo qu'elle s'est construit un des palmarès les plus fournis de l'histoire du judo français.

"Joie et bonne humeur"

La quintuple championne du monde de judo Clarisse Agbegnenou savoure son sacre aux Mondiaux de Budapest, le 9 juin.
Photo : AFP/VNA/CVN

Depuis 2017, elle n'a laissé que des miettes à ses adversaires, en raflant les quatre titres mondiaux en jeu, le dernier en date en juin, plus trois titres continentaux (2018, 2019 et 2020). Seul l'or olympique manque à celle qui avait pensé "tout arrêter" à l'annonce du report des JO.

"Avec Samir, on va amener de la joie et de la bonne humeur", a commenté la championne sur France 2. "Ca me porte", a-t-elle ajouté, expliquant vouloir aller chercher la médaille d'or "avec le plaisir et le sourire".

Après avoir appris la nouvelle dimanche soir, elle s'est réveillée "honorée" et "fière", a-t-elle raconté.

Très présente sur les réseaux sociaux, Agbegnenou y documente sa vie à 100 à l'heure et ses engagements, notamment pour la cause des femmes. Elle a en effet développé un partenariat avec une marque de culottes menstruelles ou a posé en Une de l'Équipe Magazine pour un dossier sur les seins des sportives.

"Pseudo revanche"

Samir Aït Saïd, spécialiste des anneaux, avait lui fini les Jeux de Rio à l'hôpital, après s'être brisé la jambe gauche de manière spectaculaire à la réception d'un saut. Quatre ans avant, il n'avait pas pu participer aux JO de Londres en raison d'une précédente blessure.

"C'est une fierté de porter toute une nation et une pseudo revanche", a commenté le gymnaste, dont la capacité de rebond et la volonté sont unanimement saluées. Adepte des sports de combat, il a intégré la boxe et le jujitsu brésilien à sa préparation.

"J'ai des étoiles dans les yeux", a-t-il confié, promettant de "ne pas s'éparpiller" et de "rester focalisé sur mon job", la médaille, alors qu'il doit commencer sa compétition au lendemain de la cérémonie d'ouverture.

Il aura notamment comme rival aux anneaux le Grec Eleftherios Petrounias, champion olympique en titre, lui aussi porte-drapeau de la délégation de son pays.

Certitude pour l'instant, Clarisse Agbegnenou et Samir Aït Said entreront dans le stade olympique de Tokyo le 23 juillet mais les détails sur la cérémonie d'ouverture sont encore tenus confidentiels.

AFP/VNA/CVN

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