Euro : pour l'Italie et l'Espagne, c'est l'heure de la reconquête

Reconquête ou rêve brisé ? Inattendues à ce stade de la compétition, l'Italie et l'Espagne opposent leur fraîcheur et leur style de jeu décomplexé mardi 6 juillet (21h00) à Londres, convoitant la finale de l'Euro pour parachever leurs retrouvailles avec le firmament du football européen.

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L'équipe d'Italie à l'entraînement au Hive Stadium de Londres le 5 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

Il y a seulement quelques mois, on les disait meurtries par les désillusions, délaissées par les talents, suppléées par d'autres grandes nations telles la France, la Belgique et le Portugal.

Mais l'Italie et l'Espagne sont au plus haut quand les favoris initiaux sont en plein doute, et l'Europe du football n'a pas fini de s'extasier devant la fougue et l'enthousiasme affiché par ces cadors renaissants du ballon rond.

L'Italie, trop physique et trop rugueuse ? L'Espagne, trop patiente et trop joueuse ? Les clichés ont la vie dure mais ils ont volé en éclats lors de cet Euro dispersé dans 11 pays.

La Nazionale, rajeunie, séduisante et offensive, a écœuré la vieillissante défense belge en quart (2-1), quand l'Espagne, insouciante, a disposé du vice-champion du monde croate (5-3 a.p.) puis de la surprise suisse (1-1, 3-1 t.a.b.).

"Tikitalia"

C'est le "Tiki Taka" contre le "Tikitalia" ! Le fameux jeu de possession espagnol et sa variante transalpine, joliment imaginée par la Gazzetta dello Sport dans son édito de lundi 5 juillet, réservent un cocktail alléchant pour les 60.000 spectateurs attendus dans les travées du stade mythique de Wembley, qui vibrera encore plus devant Angleterre-Danemark, l'autre demi-finale mercredi 7 juillet.

La possession de balle sera donc "une des grandes questions" de ce quart de finale. "On est parmi les meilleurs de l'Euro en termes de possession, mais les Italiens aussi peuvent faire usage du ballon. Ce sera la première bataille à gagner", a prévenu le sélectionneur espagnol, Luis Enrique.

Le "Tiki Taka", c'est "un football qu'ils ont inventé. Ils l'ont joué lors des 15, 20 dernières années et cela les a emmenés à des succès extraordinaires. Le nôtre est légèrement différent. On est Italiens, on ne peut devenir Espagnols d'un coup", balaye le sélectionneur de l'Italie Roberto Mancini.

"On a notre style de jeu et on essaiera de faire notre match", promet l'artisan de retour au premier plan des "Azzurri".

Le milieu de terrain espagnol Sergio Busquets (centre) avant un match contre la Suisse à Saint-Pétersbourg (Russie) le 2 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le technicien, admiré en Italie pour avoir relevé une sélection non-qualifiée pour le Mondial-2018, jusqu'à lui permettre d'enchaîner 32 matches sans défaite, série en cours, connaît les qualités de son adversaire espagnol.

Car la Roja a aussi trouvé son "sorcier" en Luis Enrique, passé par tous les drames, dont le décès de sa fille Xana à neuf ans, avant d'emmener l'Espagne vers des sommets inatteignables depuis près d'une décennie, et le dernier sacre européen de la "Roja", à l'Euro-2012, contre... l'Italie (4-0).

Fans privés de voyage

La démonstration de Kiev, en 2012, a été effacée quatre ans plus tard en huitièmes de l'Euro (2-0), mais les cartes sont rebattues et les acteurs de 2016 ne sont pas si nombreux en 2021, exceptés, bien sûr, l'inusable Sergio Busquets et l'impérissable charnière centrale italienne composée de Giorgio Chiellini et Leonardo Bonucci.

"Cela fait des années qu'on entend dire qu'ils sont les meilleurs. Leur force c'est qu'à chaque match ils veulent montrer que c'est le cas", a glissé Mancini au sujet de sa paire fétiche, déterminée à marquer de près un attaquant bien connu des joueurs de la Juventus Turin, Alvaro Morata.

Mais l'attraction footballistique de ce duel de renaissants réside plutôt dans ses jeunes forces : Nicolo Barella contre Pedri, Federico Chiesa face à Pau Torres, Marco Verratti devant Olmo... Et à un duel de gardiens d'avenir : Gianluigi Donnarumma et Unai Simon.

L'Italie jouera aussi pour Leonardo Spinazzola, l'un de ses hommes forts victime d'une rupture du tendon d'Achille. Une qualification pour la finale, dimanche dans le même stade de Wembley, sera forcément dédiée au latéral de l'AS Rome.

Mais aussi à une nation tout entière et à ses supporters, privés, comme les Espagnols, d'un déplacement en Angleterre en raisons des restrictions sanitaires en place dans ce pays touché par le variant Delta. Seuls les Italiens et Espagnols résidant au Royaume-Uni ou en Irlande peuvent espérer un billet.

"Injuste", selon Mancini : l'entraîneur rêverait d'un hymne national repris en choeur par la moitié d'un stade. Qu'il se rassure, l'intensité des chants de ses 11 joueurs au coup d'envoi couvre parfois le rugissement de centaines de fans...


AFP/VNA/CVN

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