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| Christelle Kocher, avec ses mannequins, le 19 octobre 2016 à Tokyo. |
| Photo : AFP/VNA/CVN |
Certains couturiers appellent donc le monde de la mode à prendre le chemin de l'archipel, où la créativité ne manque pas.
La semaine de la mode de Tokyo présente actuellement une cinquantaine de marques pour les collections de printemps/été 2017, du classique et du nouveau.
Mais les grands noms japonais, si familiers en Occident, tels que Kenzo, Yohji Yamamoto, Issey Miyake et Comme des Garçons, snobent leur archipel pour les feux de la Ville Lumière.
La Tokyo Fashion Week n'attire que 50.000 visiteurs, un quart seulement du public de New York et moins que Londres, Paris et Milan. Lorsque vient le tour de Tokyo, tout le petit monde de la mode a usé ses souliers sur les podiums des "quatre grandes" et ne prend guère la peine de faire le voyage jusqu'à Tokyo.
De plus, selon un sondage réalisé par le site local Fashionsnap.com, seulement 20% des représentants du secteur de la mode au Japon (designers, stylistes, éditeurs) considèrent que les défilés de Tokyo ont un intérêt.
Le calendrier, l'absence des grands, la réticence à s'ouvrir au grand public et la lenteur à adopter le concept du "see now, buy now" ("aussitôt vu, aussitôt acheté") font partie des faiblesses énumérées par les 221 personnes sondées.
Le créateur turc basé à Milan Umit Benan veut changer tout cela.
"Tout le monde doit s'unir pour que la Fashion Week japonaise s'améliore", lance-t-il après avoir annoncé qu'il abandonnerait Paris. Il qualifie la couture pour hommes japonaise de "ce qu'on rencontre de plus sophistiqué dans les rues" et estime que les acheteurs et designers de Tokyo sont les plus créatifs au monde. Il s'est rendu 40 fois au Japon ces cinq dernières années.
"La beauté du métier"
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| Yohji Yamamoto - ici son défilé le 30 septembre 2016 à Paris - boude la Tokyo Fashion Week, comme plusieurs de ses compatriotes. |
| Photo : AFP/VNA/CVN |
Pour lui, seuls les textiles italiens surpassent ceux du Japon, sauf que les Japonais savent prendre des risques.
"Les Italiens n'ont pas le cran de mélanger du nylon avec un textile à 200 euros" le mètre, dit-il. "Au Japon, on est très flexible et créatif, spontané... quand vous touchez leurs toiles, vous vous dites +mon Dieu, qu'est-ce que c'est?+".
Si Tokyo a servi de tremplin à des créateurs, Séoul avec son style de rue dynamique, et Shanghaï, capitale économique de la Chine, suscitent de plus en plus l'intérêt.
"Pour moi, Tokyo est le centre de la mode en Asie avec une longue histoire", dit pourtant la créatrice de Hong Kong Vickie Au. Elle a des boutiques à Hong Kong, en Chine et à Taïwan, en ligne aussi, mais elle compte conquérir les marchés japonais et américain.
Mme Au voit dans le Japonais Yamamoto, célèbre couturier basé à Paris, le maître de "la couture moderne d'avant-garde".
Christelle Kocher, de la toute nouvelle maison Koché, seule marque française à la Tokyo Fashion Week cette saison, dit aussi avoir appris de Yamamoto.
"La culture japonaise est vraiment raffinée et je pense que, probablement plus qu'ailleurs, ils comprennent la beauté du métier et la beauté du temps passé à fabriquer de belles choses", a-t-elle confié à l'AFP.
AFP/VNA/CVN