Un kiosque à journaux à Paris, le 16 avril 2013. |
"Le dernier numéro est demain (mercredi 19 octobre). C'est triste mais nous n'avions pas le digital lors de la vente par Lagardère", a commenté Pascal Chevalier.
Ce dernier numéro, le 2.526e, paraîtra presque 51 ans jour pour jour après le premier, sorti le 13 octobre 1965.
Très populaire, bon marché -- il s'achetait quelques francs, puis 50 centimes d'euro -- Pariscope, cofondé par Philippe Grumbach, alors rédacteur en chef de l'Express, et Daniel Filipacchi, futur patron d'Hachette Filippachi, a pendant des années accompagné les Franciliens dans leurs sorties.
Paraissant le mercredi, le jour où les cinémas changent leurs programmes, il publiait une liste presqu'exhaustive des séances de théâtre, cinéma, opéra, concert ou expositions de la semaine à venir, dans une rivalité légendaire avec L'Officiel des spectacles, son alter ego qui existe toujours et tire à 32.000 exemplaires.
C'est grâce à ce guide minutieux que les petits cinémas d'art et d'essai parisiens pouvaient avertir les cinéphiles de leurs programmations de films rares qui changeaient à chaque séance.
Désormais concurrencé par les sites comme AlloCiné, qui permettent en outre d'acheter des billets, cet hebdomadaire de référence a vu ses ventes décliner depuis plusieurs années, d'autant plus qu'il se vendait presque uniquement en kiosque et non sur abonnement.
En juin 2016, ses ventes étaient tombées à 21.000 exemplaires par semaines, contre 45.000 en 2012.
Lagardère avait vendu le titre en 2014 au jeune groupe de médias Reworld, ainsi que sept autres magazines déficitaires, pour un prix négatif -- c'est-à-dire en versant plusieurs millions d'euros à l'acquéreur.
Pour Pariscope, il n'avait cédé que le titre papier et conservé le site internet, ce qui rendait sa survie très difficile.
Sur Twitter, de nombreux fans exprimaient leur regret de cette disparition.
AFP/VNA/CVN