New York, dernière inspiration du peintre Max Beckmann, lui rend hommage

Le peintre Max Beckmann a vécu les derniers mois de sa vie à New York et y a peint ses ultimes toiles, porté par une inspiration nouvelle célébrée par le Metropolitan Museum of Art dans une exposition temporaire.

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+Autoportrait au veston bleu+, du peintre Max Beckmann au Metropolitan Museum of Art à New-York dans une exposition temporaire, le 17 octobre
Photo : AFP/VNA/CVN

L'exposition qui s'ouvre le 17 octobre au Met, jusqu'au 20 février 2017, réunit 14 de ses travaux new-yorkais, ainsi que 25 œuvres datées de 1920 à 1948 et venues de collections new-yorkaises.

Max Beckmann est déjà âgé de 65 ans lorsqu'il s'installe définitivement dans la capitale artistique des États-Unis, en septembre 1949.

Mais pendant ses seize mois à New York, ce peintre complexe reste animé d'une puissante énergie créatrice, nourrie par le bouillonnement de cette ville qui le fascinait, un Berlin d'avant-guerre multiplié par cent.

C'est alors qu'il se rendait au Met pour y voir l'une de ses dernières œuvres, Autoportrait au veston bleu, le 27 décembre 1950, qu'il a été fauché par une crise cardiaque, à quelques mètres de Central Park.

Pour Max Beckmann (1884-1950), l'installation aux États-Unis, d'abord à Saint Louis (Missouri) en 1948, puis à New York, marquait la fin de son exil, celui qui l'avait contraint à fuir, en 1937, le régime nazi, après avoir été classé parmi les artistes "dégénérés".

Le peintre allemand, connu pour ses personnages aux proportions étranges et aux compositions volontairement encombrées, était renommé à New York plus de vingt ans avant son installation.

Deux marchands d'art d'origine berlinoise, J.B. Neumann et Curt Valentin, avaient placé auprès de collectionneurs locaux certaines de ses œuvres dès les années 1920.

Ce nouveau départ américain donne une peinture où les couleurs sont plus vives, comme dans l'Autoportrait au veston bleu, avec ce bleu électrique et une chemise à l'orange vif.

Dans ce même tableau, pour la première fois, Beckmann apparaît dans une pose détendue, lui qui se dépeignait systématiquement dans une allure formelle, comme pour singer le sérieux.

Il se laisse aussi aller à peindre, pour la première fois de sa carrière, deux paysages, inspirés de la Californie où il a séjourné.

Mais la noirceur reste omniprésente, comme dans La Ville, où New York est une jeune femme nue et ligotée, allégorie de la pureté soumise à la force brutale, au matérialisme et au vice.

"New York est une ville vraiment extraordinaire", écrivait Max Beckmann, "mais elle sent mauvais, elle sent la graisse chaude, celle des rôtis cannibales chez les barbares".

AFP/VNA/CVN

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