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Des manifestants devant le siège du gouvernement, le 3 décembre à Bangkok |
L'opposition conteste depuis des semaines l'autorité de la Première ministre, Yingluck Shinawatra .Mais après avoir réussi à réunir jusqu'à quelque 180.000 personnes, les manifestants n'étaient plus qu'environ 4.000 le 4 décembre dans divers lieux de la capitale, selon la police, après un week-end marqué par des violences entre pro et anti-gouvernement qui ont fait cinq morts dans des circonstances troubles.
Au Monument de la démocratie, lieu symbolique du mouvement où ils étaient les plus nombreux mercredi 4 décembre, les opposants au gouvernement se sont alliés aux employés de la municipalité pour nettoyer leur campement installé depuis des semaines au milieu d'une avenue où sont traditionnellement organisées des célébrations pour l'anniversaire du roi.
"Nous avons arrêté de manifester afin de tout nettoyer pour la célébration de l'anniversaire du roi. Nous reprendrons le combat après", a expliqué Kriangkrai Kaewraka, un des manifestants participant à la grande opération de nettoyage.
Certains débris -carcasses de voitures brûlées, barbelés découpés...- ont également commencé à être ramassés autour de bâtiments officiels ayant vu des affrontements pendant plusieurs jours entre policiers et manifestants qui voulaient les prendre.
Mardi 3 décembre, les autorités avaient changé de tactique et laissé les manifestants entrer par milliers, sans résistance, au siège du gouvernement et de la police de Bangkok, où ils sont restés un moment avant de repartir d'eux-mêmes.
Et mercredi 4 décembre, en dépit de l'atmosphère générale de trêve, environ un millier de jusqu'au-boutistes se sont rassemblés devant le siège de la police nationale, où les policiers les ont laissé couper les barbelés et déplacer les blocs en béton des barricades. Ils ont finalement rapidement quitter les lieux.
Reprise du combat après l'anniversaire du roi ?
"Leur mouvement aujourd'hui est simplement pour montrer leur pouvoir et que les manifestations continuent", a commenté le chef du Conseil de sécurité nationale, Paradorn Pattanatabut.
Les meneurs du mouvement n'ont en effet pas abandonné leur objectif de se débarrasser de ce qu'ils appellent le "système Thaksin" et de le remplacer par un "conseil du peuple", non élu.
"Après l'anniversaire du roi, nous reprendrons le combat jusqu'à ce que nous ayons atteint notre but", a promis mardi 3 décembre le meneur des manifestants, Suthep Thaugsaban.
Le roi Bhumibol Adulyadej, plus vieux souverain en exercice au monde après plus de six décennies de règne, est le symbole de l'unité de la Thaïlande et une figure vénérée, à mi-chemin entre le père de la Nation et le demi-dieu. Des violences le jour de ses 86 ans seraient vues comme un affront.
Ce monarque constitutionnel, dont la santé est affaiblie, vit désormais dans son palais de Hua Hin, station balnéaire située au Sud de Bangkok et n'est pas apparu jusqu'ici pour évoquer la crise.
La Thaïlande est profondément divisée entre les masses rurales et urbaines défavorisées du Nord et du Nord-Est, fidèles à Thaksin, et ces élites gravitant autour du Palais royal qui le haïssent.
AFP/VNA/CVN