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Manifestations pour l'intégration de l'Ukraine au sein de l'Union européenne, le 2 décemb |
"Ce qui se passe présente tous les signes d'un coup d'État. C'est une chose très sérieuse. Nous faisons preuve de patience, mais nous ne voulons pas que nos partenaires pensent que tout leur est permis", a déclaré M. Azarov, cité par les agences ukrainiennes au cours d'une rencontre avec les ambassadeurs de l'Union européenne, des États-Unis et du Canada. Il a également affirmé qu'une prise d'assaut du Parlement était en préparation, sans donner plus de précisions.
Les manifestants de l'opposition pro-européenne bloquaient le 2 décembre le siège du gouvernement, avec l'intention de forcer le pouvoir à partir, à la suite de son refus de signer un accord d'association avec l'UE.
Ils avaient investi le 1er décembre la mairie de Kiev et la Maison des syndicats, un autre bâtiment officiel dans le centre-ville. Quelque 100.000 personnes se sont rassemblées dimanche 1er décembre à Kiev pour l'avenir pro-européen de l'Ukraine et contre le pouvoir qui a renoncé à la signature de l'accord d'association avec l'UE.
Il s'agit d'une mobilisation sans précédent depuis la Révolution orange de 2004 qui a renversé le pouvoir en place et porté alors au pouvoir des pro-occidentaux. Des affrontements dimanche 1er décembre avec la police ont fait de nombreux blessés dont une cinquantaine de journalistes.
Motion de défiance examinée le 3 décembre
Dans un geste de conciliation, le président du parlement Volodymyr Rybak a indiqué qu'il allait mettre le 3 décembre à l'ordre du jour la question de la défiance du gouvernement comme le réclame l'opposition.
"Je vais soumettre cette question à la Rada", a déclaré M. Rybak, un proche du président Viktor Ianoukovitch, après avoir rencontré les leaders de l'opposition. Il a laissé entendre que le Parti des régions, au pouvoir, et dont il est membre, ne soutiendrait pas une telle initiative.
Le président Ianoukovitch a pour sa part reconnu dans une interview aux télévisions ukrainiennes que les forces de l'ordre étaient "allées trop loin" en utilisant la force contre les manifestants. "Cela ne peut pas se justifier. Mais nous comprenons qu'ils ont été provoqués", a-t-il souligné.
Le chef de la police de Kiev a été limogé le 2 décembre. Le président ukrainien a par ailleurs pris l'initiative d'appeler le chef de la Commission européenne, José Manuel Barroso, pour lui promettre de procéder à une "enquête sur l'usage de la force par la police".
Il a aussi laissé entendre que l'intégration européenne était toujours sur la table en demandant à M. Barroso de recevoir une délégation ukrainienne pour discuter "de certains aspects de l'accord d'association" que Kiev a refusé de signer la semaine dernière.
Grèves dans l'Ouest
Plusieurs régions de l'Ouest nationaliste et pro-occidental ont répondu le 2 décembre à l'appel de l'opposition à la grève générale.
Le maire d'Ivano-Frankivsk, ville de plus de 200.000 habitants, Viktor Anouchkevitchous, a déclaré adhérer au mouvement et cesser le travail avec ses adjoints en "soutien aux grévistes".
Les autorités de Lviv, une autre ville de l'Ouest du pays, ont également publié un communiqué de soutien à l'opposition.
À Kiev, plusieurs milliers de manifestants d'opposition ont bloqué le 2 décembre les accès au siège du gouvernement, conformément aux mots d'ordre lancés la veille par les leaders de l'opposition.
Quelque 10.000 personnes étaient encore rassemblées lundi 2 décembre sur la place de l'Indépendance, haut lieu de la Révolution orange, les leaders de l'opposition les appelant à ne pas céder à des provocations.
AFP/VNA/CVN