Thailande : l’armée convoque le gouvernement déchu

L’armée, qui a pris le pouvoir en Thaïlande, a convoqué vendredi 23 mai et interdit de sortie de territoire de nombreux anciens dirigeants, dont l’ex-Première ministre Yingluck Shinawatra.

Des soldats thailandais en train de repousser des manifestants anti-gouvernementaux, le 23 mai à Bangkok.

"Au total, 155 personnes sont interdites de voyage à l’étranger, sauf autorisation" du nouveau régime militaire, "à des fins de maintien de la paix et de l’ordre", a déclaré un porte-parole militaire.

Au total, une centaine d’anciens responsables politiques, du parti Puea Thai (ex-gouvernement) comme du parti Démocrate (opposition), étaient convoqués vendredi 23 mai par les auteurs de ce coup d’État condamné par la communauté internationale.

Assurant vouloir seulement régler ainsi une crise politique de sept mois qui n’en finissait plus, les généraux ont imposé un couvre-feu et interdit les manifestations.

Une trentaine de jeunes Thaïlandais ont bravé l’interdiction et manifesté devant le Monument de la Démocratie. Les soldats ont laissé faire.

Mais, globalement, Bangkok était calme, sans chars dans les rues comme en 2006. Toutes les écoles étaient néanmoins fermées.

Les militaires étaient nombreux aux alentours du siège du gouvernement, déserté depuis des mois, alors que les derniers manifestants d’opposition, contents de ce putsch qu’ils appelaient de leurs vœux, remballaient leurs tentes. 

Après moins de trois jours de loi martiale, destinée selon l’armée à forcer au dialogue les acteurs civils de la crise politique, le puissant chef de l’armée de terre, le général Prayut Chan-O-Cha, avait justifié jeudi 22 mai un coup rendu nécessaire "pour que le pays revienne à la normale".

Le général avait mis en avant la violence dans le pays, qui a fait 28 morts depuis le début de la crise à l’automne dernier, la plupart lors de tirs ou de jets de grenades en plein Bangkok.

"Le chef de l’armée Prayut a pris le pouvoir", a titré en une vendredi 23 mai le journal The Nation. "Coup d’État : la Constitution suspendue", écrit le Bangkok Post.

Vendredi matin 23 mai, toutes les télévisions, fermées, diffusaient de la musique sur une image fixe montrant le nom du nouveau régime : le Conseil national pour le maintien de la paix et de l’ordre.

Le chef de l’ONU appelle au "retour à l’ordre constitutionnel"

Des employés municipaux nettoient un site qui avait été occupé par des manifestants anti-gouvernementaux, le 23 mai à Bangkok.

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a exprimé sa préoccupation concernant la situation en Thaïlande suite au coup d’État militaire et appelé à un "retour immédiat à l’ordre constitutionnel" dans le pays.

"Le secrétaire général est gravement préoccupé par le coup d’État militaire en Thaïlande", a indiqué le porte-parole de M. Ban dans un communiqué.

Les forces du commandant de l’armée thaïlandaise, Prayuth Chan-ocha, ont pris le pouvoir jeudi 22 mai pour éviter de nouvelles pertes humaines et une escalade de la violence dans le pays.

"Le secrétaire général appelle à la restauration rapide de l’ordre constitutionnel et d’un gouvernement civil et démocratique ainsi qu’à un dialogue inclusif qui puisse assurer une paix durable et la prospérité en Thaïlande", indique le communiqué.

"Le secrétaire général exhorte toutes les parties prenantes à coopérer de façon constructive, à s’abstenir de toutes formes de violence et à respecter les droits de l’homme", souligne le communiqué.

AFP/VNA/CVN

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