Thaïlande : l'état d'urgence prolongé à Bangkok

L'état d'urgence, imposé en avril en Thaïlande pendant les manifestations des "chemises rouges" antigouvernementales, a été prolongé le 6 juillet à Bangkok et dans une vingtaine de provinces, un mois et demi après une crise politique qui a fait 90 morts et 1.900 blessés.

Malgré les appels en faveur de sa levée et à moins de 3 semaines d'une législative partielle, le gouvernement a suivi l'appel des forces de sécurité. "Le gouvernement a adopté la levée de l'état d'urgence dans 5 provinces", a indiqué un porte-parole du gouvernement, Supachai Jaismut, mais la loi "reste en vigueur" dans les 19 autres provinces concernées, dont la capitale.

Un quart de la Thaïlande est donc, pour 3 mois supplémentaires, soumis à un texte qui interdit les rassemblements de plus de 5 personnes et permet à la police et à l'armée de détenir un suspect pendant 30 jours sans mandat de la justice.

Le Premier ministre Abhisit Vejjajiva avait prévenu que Bangkok serait maintenue sous état d'urgence mais avait évoqué sa levée dans de "nombreuses provinces".

Mais lundi, le CRES, organe de coordination des opérations de maintien de l'ordre créé au moment des manifestations du printemps, a demandé qu'il soit maintenu dans les 24 provinces. Comme souvent, il a été largement entendu.

Un mois et demi après l'assaut militaire sur le camp retranché des "chemises rouges" à Bangkok, l'armée a évoqué le risque de "transports d'armes", sans autre précision.

Le pouvoir a aussi tenu compte de l'explosion survenue fin juin près du siège d'un parti de la coalition gouvernementale. Un blessé, soupçonné d'être impliqué, est dans un état critique. Quatre personnes ont été arrêtées.

Début juillet, le chef par intérim de la police, le général Pateep Tanprasert, avait par ailleurs affirmé qu'Abhisit et son vice-Premier ministre Suthep Thaugsuban étaient des cibles potentielles d'attentats. "Des rapports des services de renseignement le montrent de temps en temps", avait confirmé Abhisit, assurant qu'il n'était "pas inquiet".

Une analyse assez proche de celle de l'organisation de prévention des conflits International Crisis Group (ICG), basée à Bruxelles, qui a demandé lundi la levée de l'état d'urgence. "Comme les +chemises rouges+ n'ont aucun espace d'expression ouvert et pacifique à cause de lois draconiennes, leurs frustrations légitimes (...) peuvent déboucher sur des actions violentes et illégales", estime l'ICG.

Bangkok connaîtra donc une élection législative partielle le 25 juillet sous état d'urgence. Kokaew Pikulthong, un des leaders des "rouges", en détention provisoire pour "terrorisme", sera opposé au vice-ministre des Affaires étrangères Panich Vikitsreth, candidat du Parti démocrate d'Abhisit. Les élections nationales, elles, n'auront pas lieu avant 2011.

AFP/VNA/CVN

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