Des Israëliens passent devant un immeuble en construction, le 12 août dans la colonie juive de Gilo, à l'est de Jérusale |
Dimanche 11 août, une commission ministérielle israélienne a approuvé la libération de 26 détenus de longue date "à la suite de la décision du gouvernement de reprendre les pourparlers de paix avec les Palestiniens", selon un communiqué du Bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Mais ce geste de bonne volonté a été éclipsé par l’annonce dimanche 11 août par Israël d’un appel d’offres pour la construction d’un millier de nouveaux logements dans des colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
"Il est clair qu’en approuvant de nouvelles constructions trois jours avant la reprise des pourparlers, le gouvernement israélien tente de saboter les efforts de la communauté internationale et des États-Unis pour la reprise des négociations", a dénoncé le négociateur palestinien Mohammad Chtayyeh.
Les États-Unis ont fait part de leurs "sérieuses" préoccupations face à la récente décision d’Israël de poursuivre les travaux de construction dans les colonies, à peine deux jours avant la reprise des négociations sur le statut définitif avec les Palestiniens, a déclaré lundi 12 août le département d’État américain. "Et nous avons fait part au gouvernement d’Israël de nos sérieuses préoccupations face à cette récente annonce", a déclaré le 12 août la porte-parole Marie Harf lors d’un point presse quotidien. "Nous n’acceptons pas la légitimité de la poursuite de l’activité de colonisation", a-t-elle affirmé.
Réactions de la communauté internationale
L’Union européenne a, de son côté, exhorté Israéliens et Palestiniens à "s’abstenir de toute démarche de nature à faire dérailler (les) négociations", selon les termes de Michael Mann, porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. Soulignant que les colonies en Cisjordanie étaient "illégales" au regard du droit international, M. Mann a ajouté qu’elles risquaient "de rendre impossible une solution à deux États".
L’ONU a également rappelé qu’elle considérait la colonisation en Cisjordanie comme illégale, tandis que la Russie s’est montrée encore plus critique, jugeant cette annonce "contre-productive".
Mais le gouvernement israélien n’a pas l’intention de renoncer. "Les constructions décidées à Jérusalem et dans les colonies sont situées sur des terrains qui resteront israéliens", a affirmé Mark Regev, un porte-parole de M. Netanyahu.
M. Netanyahu a, de son côté, critiqué les lignes directrices européennes publiées en juillet, qui disposent qu’à partir de 2014, tous les accords avec Israël portant sur une aide de l’UE devront spécifier qu’ils ne s’appliquent pas aux territoires occupés depuis 1967. Elles ont "sapé la paix" dans la mesure où elles "ont durci les positions palestiniennes", a-t-il martelé.
Selon certains médias, l’annonce de ces constructions a été organisée pour calmer l’aile dure de la coalition dirigée par M. Netanyahu, hostile à la libération de détenus palestiniens.
Après trois ans de blocage et plus de six décennies d’un conflit historique, les négociations israélo-palestiniennes ont repris fin juillet à Washington et doivent se poursuivre le 14 août à Jérusalem puis à Jéricho, en Cisjordanie.
"Nous espérons que ce sur quoi nous nous sommes mis d’accord sera exécuté (...). Nous espérons la libération de ces 104 prisonniers (...). L’accord entre nous, les Américains et les Israéliens, est clair. Tout changement voudrait dire que l’accord est rompu", a déclaré le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat lundi 12 août à la radio.
AFP/VNA/CVN