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"Il n'y a aucun doute", a déclaré le directeur du FBI, James Comey. Les jihadistes de l'EI "veulent faire quelque chose en représailles aux actions de l'Amérique et de ses alliés (...). Je suis certain qu'ils désirent trouver un moyen de frapper ici", a-t-il assuré lors d'une table ronde au siège du FBI avec quelques journalistes.
Les États-Unis et leurs alliés arabes frappent depuis mardi 23 septembre des cibles jihadistes en Syrie et ont commencé, dans la nuit des 24 et 25 septembre, à frapper les installations pétrolières contrôlées par le groupe extrémiste EI. Depuis le 8 août, les États-Unis mènent des frappes aériennes contre l'EI en Irak.
Le directeur du FBI, James Comey |
"La logique, s'ils aspirent à devenir les leaders du jihad mondial, est qu'ils ne peuvent pas y parvenir sans frapper l'Amérique", a poursuivi le patron de la police fédérale américaine. "Je n'ai absolument aucun doute que s'ils avaient la capacité -ce dont je doute- de mener des attaques sophistiquées simultanées (du type du 11-Septembre), ils le feraient", a-t-il ajouté.
Le responsable américain n'a pas donné de détails sur le type d'attaques que les autorités redoutent mais il a estimé que l'objectif de l'EI était de "tuer ou de brutaliser des Américains innocents".
Il a du même coup annoncé l'identification de l'assassin des journalistes américains James Foley et Steven Sotloff et du Britannique David Cawthorne Haines, tous trois exécutés par décapitation sur revendication de l'EI.
"Nous l'avons identifié", a déclaré le chef du FBI, en refusant de donner des indications sur l'identité ou la nationalité du bourreau.
Sur les vidéos diffusées par l'EI, le meurtrier dont le visage était masqué sous une cagoule noire, proférait, avec un fort accent britannique, des menaces à l'adresse de Barack Obama s'il poursuivait les frappes américaines contre l'EI.
Des jihadistes recrutés aux États-Unis
"Je suis de retour, Obama, et je suis de retour à cause de ton arrogante politique étrangère envers l'EI", déclarait notamment l'assassin masqué, debout derrière l'une de ses victimes vêtue d'une combinaison orange, pour rappeler la tenue des prisonniers de Guantanamo.
L'organisation EI avait revendiqué la décapitation le 19 août du journaliste américain James Foley, le 3 septembre celle de son compatriote Steven Sotloff, et le 13 septembre, celle du travailleur humanitaire britannique David Haines, qui avaient été tous trois enlevés en Syrie.
Dans une autre vidéo de 55 minutes de l'EI, intitulée "Flames of war" et diffusée le 19 septembre, on voit un militant jihadiste masqué parlant parfaitement anglais mais cette fois avec un accent américain ou canadien.
"Il n'y a pas de doute que quelqu'un s'exprime avec un accent nord américain sur cette vidéo, donc c'est l'une de nos grandes préoccupations à présent", a déclaré M. Comey.
Il a parlé de son inquiétude au sujet des combattants jihadistes recrutés aux États-Unis pour aller renforcer les rangs de l'EI en Syrie et en Irak.
Une douzaine de ressortissants américains, selon lui, combattent actuellement avec les organisations terroristes, quelles qu'elles soient. Au total, une centaine ont cherché à les rejoindre, y sont parvenus et sont rentrés sur le sol américain ou se trouvent toujours en Syrie.
Le chef du FBI s'est dit "inquiet du fait que l'EI cherche encore à motiver et à radicaliser les gens aux États-Unis".
Interrogé sur l'efficacité les récentes frappes ciblées des États-Unis contre les membres de Khorassan, un groupuscule proche d'Al-Qaïda, le patron du FBI a dit "continuer à travailler avec l'hypothèse qu'ils sont toujours indemnes".
Les autorités américaines n'ont pas pu confirmer l'ampleur des dommages subis par Khorassan, ni si son chef avait été tué lors des frappes mardi.
Elles avaient indiqué que ce groupe s'apprêtait à conduire "une attaque majeure" sur le sol américain. "Cette organisation est au top de la liste de mes préoccupations" depuis "longtemps", a déclaré M. Comey.
Car "c'est un regroupement de terroristes très, très, très mauvais et expérimentés, sur lequel nous avons peu de visibilité", a-t-il dit. Ils "travaillaient à une attaque", a ajouté le chef de la police, sans pouvoir dire si celle-ci était prévue "demain, dans trois semaines ou dans trois mois".
AFP/VNA/CVN