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Des combattants "peshmergas", dont le nombre n'a pas été précisé, ont atterri à l'aéroport de Sanliurfa (Sud), a indiqué un responsable local turc. Ils ont aussitôt pris la route à bord de trois bus pour la frontière turco-syrienne, distante d'une cinquantaine de kilomètres, escortés par quatre blindés de l'armée turque et un véhicule de police.
Des combattants peshmergas kurdes quittent leur base irakienne d'Erbil pour aller défendre la ville syrienne de Kobané, le 28 octobre. |
Les forces de sécurité turques ont immédiatement fermé la route qui mène à la frontière, bloquant les nombreux journalistes qui tentaient de suivre le convoi.
Outre le contingent qui a atterri à Sanliurfa, une autre colonne de peshmergas irakiens est arrivée dans la nuit en Turquie par le poste-frontière de Habur, à proximité de la ville de Silopi (Sud-Est).
Ce convoi d'une quarantaine de véhicules, chargés notamment d'armes lourdes, a été accueilli par des centaines de personnes qui agitaient des drapeaux kurdes. Il devait rejoindre par la route la ville-frontière turque de Suruç plus à l'ouest, avant de passer en Syrie et de rejoindre Kobané.
Quelque 150 peshmergas avaient commencé mardi 28 octobre à quitter le Kurdistan irakien pour rejoindre, via la Turquie, Kobané et porter secours aux combattants kurdes qui résistent aux jihadistes depuis plus de 40 jours.
Attendus depuis des semaines, ces premiers renforts kurdes devraient arriver à Kobané dans les tout prochains jours.
En attendant, les combats se poursuivent dans la troisième ville kurde de Syrie, où l'un des objectifs des jihadistes de l'organisation extrémiste sunnite État islamique (EI) est de prendre le contrôle des quartiers nord afin de bloquer la voie vers la Turquie.
Les combattants kurdes ont réussi à repousser plusieurs assauts ces derniers jours, aidés par des frappes aériennes de la coalition menée par les États-Unis.
Mardi 28 octobre, au moins neuf jihadistes ont été tués dans une embuscade tendue par les combattants kurdes des YPG entre deux villages de la périphérie est de la ville, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Parallèlement, les avions de la coalition ont mené mardi 28 octobre trois frappes sur des cibles dans le centre de Kobané, selon cette ONG.
L'armée américaine avait auparavant fait état de quatre frappes ayant notamment détruit les 27 et 28 octobre des positions de tirs dans la région de Kobané.
Dans sa guerre de propagande, l'EI a diffusé une vidéo mettant en scène dans Kobané le photojournaliste John Cantlie, qu'il détient en otage depuis novembre 2012. Le Britannique, qui s'est déjà exprimé dans d'autres vidéos de l'EI, y dément les informations selon lesquelles les jihadistes auraient été forcés d'abandonner leur offensive contre la ville.
Force de soutien
À Erbil, capitale de la région du Kurdistan autonome irakien, un correspondant de l'AFP avait vu mardi 28 octobre plusieurs dizaines de camions militaires sortir d'une base du nord-est de la ville, avec à bord 80 peshmergas, et se diriger vers la province de Dohouk.
Halgord Hekmat, le porte-parole du ministère en charge de cette force de sécurité kurde qui combat déjà l'EI en Irak, avait de son côté annoncé le départ d'un second contingent de 72 combattants tôt mercredi 29 octobre par avion pour la Turquie, d'où il rejoindrait la frontière turco-syrienne vers Mursitpinar, la localité turque la plus proche de Kobané. Ces peshmergas seront "une force de soutien", équipée d'armes automatiques et de lance-roquettes notamment, avait-indiqué ajoutant qu'ils resteront à Kobané "jusqu'à ce que leur présence ne soit plus nécessaire".
AFP/VNA/CVN