Budget UE : malgré la menace de sanctions, Cameron persiste à refuser de payer

Malgré les menaces de sanctions brandies par Bruxelles, David Cameron est resté inflexible lundi 27 octobre : le Royaume-Uni ne paiera pas la rallonge de deux milliards d'euros au budget européen au 1er décembre.

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"La Grande-Bretagne ne paiera pas les 2 milliards d'euros à quiconque le 1er décembre. Nous allons nous battre par tous les moyens possibles. Le montant et le calendrier de cette demande sont inacceptables", a déclaré le Premier ministre au parlement.

Le Premier ministre britannique David Cameron le 24 octobre à Bruxelles.
Photo : AFP/VNA/CVN

À Bruxelles, il avait exprimé sa "colère" devant la perspective d'une rallonge de 2,1 milliards d'euros au budget de l'Union européenne, après la prise en compte des chiffres révisés de la croissance britannique.

Depuis, la Commission européenne a répliqué en expliquant d'abord que cette demande ne constituait "en rien une surprise". Puis en menaçant lundi matin 27 octobre la Grande-Bretagne d'amendes si elle refusait de s'acquitter de sa contribution. Cela n'a pas empêché M. Cameron de persister quelques heures plus tard.

"Ce ne serait pas une surprise qu'on demande au Royaume-Uni de payer un peu plus cette année alors que son économie croit de 3% par an et que d'autres économies européennes avancent beaucoup plus doucement. Mais il n'est encore jamais arrivé qu'on demande deux milliards d'euros, soit 20% de notre contribution nette de l'an dernier", a déclaré M. Cameron, qui s'est prévalu du "soutien de l'Italie, des Pays-Bas, de Malte, la Grèce et d'autres".

"Deux milliards d'euros, c'est plus que la contribution brute de certains pays. Ce n'est pas de la petite monnaie, c'est l'argent du contribuable britannique", a ajouté le Premier ministre, confronté dans son pays à la pression des europhobes du parti Ukip à l'approche des élections législatives en mai 2015.

Boîte de Pandore

Dans les milieux européens, on laisse d'ailleurs entendre que le coup de sang de M. Cameron est surtout motivé par des considérations de politique intérieure. "Il y a une disproportion complète entre ce qui a été dit dans la salle de réunion et au cours de sa conférence de presse (de vendredi). Le ton est très différent mais il n'y a pas l'Ukip dans les sommets européens", a ainsi relevé un responsable européen.

"Je suis très surpris" par la position de David Cameron, a également réagi lundi 27 octobre le commissaire au Budget, Jacek Dominik, rappelant que "les données sur leur PIB sont fournies par les États à l'office statistique de l'UE, Eurostat".

Le Royaume-Uni, comme tous les autres États, a été informé des conséquences de cette révision le 17 octobre, et cela a ensuite été discuté au cours d'une réunion technique. "À aucun moment l'administration britannique n'a émis une objection", a souligné le commissaire.

"Le versement de contributions ne peut souffrir de retard, a insisté M. Dominik. Si le Royaume-Uni ne verse pas sa contribution le 1er décembre, la Commission européenne, par courrier, demandera la raison de ce retard et attendra la réponse. À un certain moment, elle commencera à imposer des amendes."

Évoquant la possibilité pour David Cameron de demander un débat sur les ressources propres du budget, il a prévenu que "ce serait ouvrir la boîte de Pandore et risquer une remise en question du rabais britannique". "Le Royaume Uni va récupérer 500 millions d'euros en 2015 grâce au rabais", a rappelé le commissaire.

AFP/VNA/CVN

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