>>Syrie : l'EI maintient la pression à la frontière turque à Kobané
>>Les Kurdes à Kobané attendent les renforts, repoussent un assaut jihadiste
Un Kurde regarde de la fumée qui s'échappe de la ville de Kobané, le 26 octobre depuis le village de Mursitpinar, sur la frontière turque |
À Kobané, les jihadistes ont échoué pour la quatrième nuit consécutive à prendre le contrôle d'un quartier du nord proche de la frontière avec la Turquie.
L'EI se focalise sur ce lieu "afin d’assiéger" les combattants des Unités de protection du peuple kurde (YPG) "dans la ville, couper leur voie d’approvisionnement et les empêcher d’évacuer leurs blessés vers la Turquie", selon l'ONG.
Les jihadistes poussent avant l'arrivée, annoncée pour les prochains jours, de plusieurs dizaines de combattants du Kurdistan irakien (peshmergas) que la Turquie a autorisés à transiter par son territoire pour participer à la défense de la ville.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a cependant accusé le principal parti kurde de Syrie, le Parti de l'union démocratique (PYD), dont l'YPG est le bras armé, de ne pas vouloir de l'aide des pershmergas par crainte de perdre son influence, selon la presse turque.
Tensions au Liban
En 40 jours depuis le début de l'offensive de l'EI, la "bataille de Kobané" a fait plus de 800 morts, dont 481 jihadistes, 302 combattants kurdes et 21 civils, selon un décompte de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) qui ne prend pas en compte les victimes des frappes de la coalition.
L'armée américaine a annoncé dimanche 26 octobre que cinq frappes avaient détruit sept véhicules et un bâtiment de l'EI dans la zone de Kobané.
Le conflit syrien avive par ailleurs les tensions dans le nord du Liban, en particulier dans la grande ville de Tripoli, où l'armée a délogé samedi du centre historique des hommes armés sunnites soupçonnés d'avoir fait allégeance à Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda.
Ce dernier a menacé dimanche 26 octobre d'exécuter des soldats libanais qu'il retient en otage si l'armée ne mettait pas fin à son offensive. "Nous mettons en garde l'armée libanaise contre une escalade militaire visant les sunnites à Tripoli", a-t-il indiqué dans un communiqué mis en ligne.
Un nouveau soldat a été enlevé dimanche 6 octobre dans un quartier sunnite de Tripoli, selon l'armée.
Depuis début août, Al-Nosra retient comme otages 27 soldats et policiers libanais capturés lors de combats contre l'armée dans l'est du Liban frontalier de la Syrie. Les jihadistes réclament notamment le retrait du mouvement chiite libanais Hezbollah de Syrie, où il combat aux côtés des forces du régime.
Une trentaine de frappes en Irak
En Irak, la coalition conduite par les États-Unis a conduit une trentaine de frappes entre vendredi et dimanche. Elles ont en particulier visé des positions de l'EI près du barrage de Mossoul (Nord), le plus grand du pays, qui avait été repris fin août par les forces kurdes et gouvernementales et dont l'importance stratégique est majeure.
Des soldats libanais lors d'un assaut, le 25 octobre à Tripoli |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Aidées par le soutien aérien, les forces kurdes irakiennes ont pu reprendre samedi aux jihadistes la ville de Zoumar, au Nord-Ouest de Mossoul, après des semaines de combats.
Mais les jihadistes progressent dans d'autres zones, notamment dans le Nord où ils assiègent de nouveau le Mont Sinjar, où sont prises au piège des centaines de familles yazidies.
Après l'Iran la semaine dernière, le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi a poursuivi son offensive diplomatique en Jordanie, où il s'est entretenu avec le roi Abdallah II et son homologue Abdallah Nsour de la stratégie pour lutter contre l'EI.
AFP/VNA/CVN