>>Syrie : l'EI maintient la pression à la frontière turque à Kobané
Réaffirmant lundi 27 octobre que la solution ne pouvait être que militaire, le général à la retraite américain John Allen, coordinateur de la coalition, a cependant insisté sur l'importance de lutter contre "les activités en ligne" de l'EI.
Carte localisant le 24 octobre les frappes de la coalition contre l'organisation de l'État islamique. |
Le mouvement ultra-radical sunnite ne sera "véritablement vaincu qu'une fois que la légitimité de son message aux jeunes vulnérables sera niée", a affirmé John Allen au cours d'une réunion internationale à Koweït.
Il a qualifié la propagande de l'EI de "guerre horrible (...) destinée à recruter et à pervertir des innocents".
Pour la combattre, un autre haut responsable américain, Rick Stengel, sous-secrétaire d'État aux affaires publiques, a appelé à créer "une coalition de l'information qui agisse parallèlement à la coalition militaire".
Les participants à la réunion, des représentants de pays du Golfe, d'Irak, d'Égypte, de Grande-Bretagne et de France notamment, se sont engagés à renforcer la lutte contre les messages extrémistes de l'EI, selon le communiqué final.
M. Stengel a assuré que "le nombre de personnes rejoignant Daesh (acronyme en arabe de l'EI) était en baisse".
L'EI a enrôlé des milliers de volontaires au jihad en provenance de nombreux pays arabes, mais aussi européens ou asiatiques, qui rejoignent ses rangs en Syrie ou en Irak où il a créé un "califat" dans les vastes zones sous son contrôle.
Parmi eux figureraient "près de 2.000" combattants issus de l'Union européenne, a récemment indiqué le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
Nombre d'entre eux ont été attirés par les campagnes sophistiquées lancées par les recruteurs sur les réseaux sociaux, où sont notamment diffusées des vidéos glorifiant les faits d'armes de l'EI.
Les peshmergas prêts pour Kobané
Sur le plan militaire, la coalition a effectué de nouvelles frappes sur les positions de l'EI autour de Kobané, la ville syrienne kurde qui résiste depuis plus de 40 jours.
Des hommes regardent la fumée au-dessus de la ville syrienne de Kobané, le 26 octobre depuis le village de Mursitpinar, à la frontière syro-turque. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'EI a diffusé lundi 27 octobre une vidéo montrant un otage, le photojournaliste britannique John Cantlie, apparemment à Kobané, visant à démontrer que le groupe est toujours actif dans cette ville. John Cantlie y apparaît dans une ville en ruine, parlant devant la caméra.
Aidés par les raids de la coalition, les Kurdes ont réussi à repousser les dernières offensives des jihadistes, qui ont fait exploser dimanche un véhicule et une moto piégés dans l'est de la ville, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
L'incertitude entoure toujours l'arrivée à Kobané dans les prochains jours de peshmergas, les combattants kurdes irakiens. "Nous sommes prêts à les envoyer" mais "nous attendons de savoir quelle position adopte l'État turc", a déclaré un responsable kurde.
La Turquie a récemment autorisé le passage par son territoire à des peshmergas se rendant dans la ville syrienne toute proche de la frontière turque.
Les avions de la coalition ont effectué trois nouvelles frappes dans le secteur clé du barrage de Mossoul (Irak), pris par l'EI cet été puis repris par les forces kurdes, a indiqué l'armée américaine.
Les États-Unis dépensent chaque jour 8,3 millions de dollars pour financer leur campagne aérienne contre l'EI en Syrie et en Irak, a-t-on appris auprès de responsables du Pentagone.
AFP/VNA/CVN