Syrie : l'EI maintient la pression à la frontière turque à Kobané

Les jihadistes du groupe État islamique (EI) tiraient au mortier samedi 25 octobre en direction de la frontière turque, au nord de Kobané, la ville syrienne farouchement défendue par les forces kurdes, qui attendent des renforts du Kurdistan irakien.

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Les jihadistes, qui ont lancé le 16 septembre une vaste offensive dans la région de Kobané, sont entrés le 6 octobre dans la troisième ville kurde de Syrie mais ils n'en contrôlent pour le moment que la moitié. Ils concentrent depuis plusieurs jours leurs efforts sur le poste-frontière avec la Turquie, située au nord de cette cité devenue le symbole de la résistance à l'EI.

Frappes aériennes sur la ville syrienne de Kobané qui subit des assauts de l'État islamique, le 25 octobre.


Depuis vendredi soir 24 octobre, les jihadistes tirent des obus de mortier en direction du point de passage, dont ils veulent s'emparer pour couper la ville de la frontière turque.
En réaction, l'armée turque a pris des mesures de sécurité strictes dans le secteur et évacué samedi 25 octobre les collines environnantes, où la presse était déployée, repoussant les médias à plus d'un kilomètre de là.
Moins bien armées et moins nombreuses que les jihadistes, les forces kurdes, qui résistent cependant avec acharnement, doivent enfin recevoir d'ici quelques jours l'aide de peshmergas, des combattants du Kurdistan irakien.
Au nombre de 200 au maximum, selon un porte-parole de cette région autonome, ils devraient transiter par la Turquie, qui a autorisé leur passage. Mais Ankara refuse toutefois de laisser passer des Kurdes d'autres nationalités et d'aider militairement les milices kurdes syriennes.
Vingt-deux frappes en Irak
Dans ce contexte, l'annonce par le président turc de l'arrivée de 1.300 combattants de l'Armée syrienne libre (ASL) -des opposants au président Bachar al-Assad--en renfort à Kobané a été accueillie par les Kurdes syriens.

Carte localisant les frappes de la coalition contre l'organisation de l'État islamique, le 24 octobre.


À Kobané, les forces kurdes sont aidées depuis fin septembre par des raids aériens de la coalition internationale, qui ont commencé plus tôt en Irak.
Au total, la coalition menée par les États-Unis a procédé à plus de 600 raids aériens contre l'EI et largué plus de 1.700 bombes en Syrie et en Irak, selon le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient et l'Asie centrale (Centcom).
Le Centcom a précisé que la coalition avait conduit pas moins de 22 frappes  les 24 et 25 octobre en Irak, dont 11 près du barrage de Mossoul (Nord), le plus grand du pays, qui avait été repris fin août par les forces kurdes et gouvernementales et dont l'importance stratégique est majeure. En le détruisant, les jihadistes déclencheraient de gigantesques inondations à Mossoul et Bagdad, les villes les plus peuplées d'Irak.
Alors que le président François Hollande affirmait vendredi  24 octobre que Paris allait "accélérer le rythme de ses actions" contre l'EI en Irak, la France a participé à ces opérations de bombardement pour la deuxième journée consécutive, selon le ministère français de la Défense.
Zoumar reprise aux jihadistes
Aidées par le soutien aérien, les forces kurdes irakiennes ont pu reprendre samedi  25 octobre aux jihadistes la ville de Zoumar (60 km au nord-ouest de Mossoul) après des semaines de combats.
"Nous avons pu chasser les combattants (de l'EI) du centre" de la ville et de 11 villages des environs, a déclaré le général peshmerga Karim Atuti.
En dépit des frappes de la coalition, les jihadistes ont pu enregistrer des avancées dans d'autres secteurs de l'Irak ces derniers jours. Dans le Nord, ils assiègent ainsi de nouveau le Mont Sinjar, où sont prises au piège des centaines de familles yazidies.
Au sud de Bagdad, des combats opposaient samedi 25 octobre les jihadistes aux forces gouvernementales, qui tentent de sécuriser un passage emprunté par des centaines de milliers de pèlerins chiites à l'occasion de la fête annuelle de l'Achoura. Huit soldats ont été tués.
Selon un responsable militaire américain, il faudra plusieurs mois avant que l'armée irakienne soit en mesure de lancer une grande offensive pour reprendre le territoire dont l'EI s'est emparé depuis juin.
Moscou a précisé ne pas avoir donné son accord à l'envoi d'instructeurs russes pour former les troupes irakiennes, comme le lui a proposé le secrétaire d'État américain John Kerry, et a réitéré son refus de partager des informations de ses services de renseignements concernant l'EI.

AFP/VNA/CVN

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