Soudan du Sud : les combats se poursuivent, les renforts de l'ONU sont prévus

Les premiers renforts pour la Mission de l’ONU devraient arriver dans les 48 heures au Soudan du Sud, où les combats entre l’armée et la rébellion se sont poursuivis le 26 décembre malgré une médiation régionale du Kenya et de l’Éthiopie.

 

Photo du service de presse de la présidence kényane montrant le président sud-soudanais Salva Kiir (gauche) et son homologue kenyan Uhuru Kenyatta, le 26 décembre à Juba.

L’ONU, débordée aux premiers jours des combats qui ont éclaté le 15 décembre, a décidé d’envoyer 6.000 Casques bleus supplémentaires et des moyens aériens (six hélicoptères de combat ou de transport et un avion C130) afin de mieux protéger les civils. Ce qui portera à 12.500 le nombre de soldats de la Minuss.

«Nous nous efforçons de livrer dans les 48 heures plusieurs éléments essentiels dont nous avons besoin». Il s’agira d’hommes et d’équipements, a déclaré depuis New York, Hilde Johnson, lors d’une conférence de presse.

Jeudi 26 décembre, les combats entre l’armée et la rébellion ont continué dans une région pétrolière du Soudan du Sud, pendant la tenue d’une nouvelle médiation des dirigeants kényan et éthiopien, ponctuée, selon eux, «de bons progrès».

Les forces du président Sud-soudanais Salva Kiir ont continué de s’opposer aux rebelles de l’ex-vice président Riek Machar pour le contrôle de Malakal, capitale de l’État pétrolier du Haut-Nil, dans le Nord du pays, où les combats avaient été signalés dès mercredi 25 décembre.

«Il y a des combats à Malakal. Nos forces sont au Nord de Malakal et les rebelles au Sud. Nous allons les dégager de Malakal», a déclaré jeudi 26 décembre le porte-parole de l’armée Philip Aguer.

Il a aussi réaffirmé, comme la veille, qu’une offensive était en préparation sur Bentiu, la capitale de l’État d’Unité, la principale région pétrolière du pays.

«Les rebelles contrôlent toujours Bentiu mais la SPLA (l’armée) se prépare à reprendre la ville bientôt», a affirmé M. Aguer.

Les États-Unis ont réaffirmé le 26 décembre à l’adresse des deux rivaux, que leur soutien cesserait en cas de coup de force militaire. Les États-Unis ont été les parrains de l’indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011 et ses plus importants soutiens politique et économique.

Le bilan des combats qui ont éclaté à la mi-décembre atteindrait déjà plusieurs milliers de morts, selon l’ONU, qui a annoncé la découverte de charniers.

«Au moins 90.000 personnes ont été déplacées depuis dix jours, dont 58.000 se sont réfugiées sur les bases de l’ONU» à travers le pays, a expliqué le 25 décembre le coordinateur humanitaire de l’ONU au Soudan du Sud, Toby Lanzer.

Nouvelle tentative diplomatique

Les combats dans les régions pétrolières ont entraîné une légère hausse des prix de l’or noir sur les marchés internationaux, même si le Soudan du Sud n’est qu’un exportateur mineur de pétrole au niveau mondial.

En revanche, les revenus du pétrole sont cruciaux pour ce jeune État, indépendant depuis seulement deux ans et demi, car ils assurent l’essentiel du budget.

Des combats opposaient le 25 décembre l'armée et la rébellion dans un État pétrolier du Soudan du Sud où l'ONU va renforcer massivement les effectifs des Casques bleus pour tenter de mettre fin au conflit

Sur le front diplomatique, le président kényan Uhuru Kenyatta et le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, accompagnés de leurs ministres des Affaires étrangères, ont fait un aller-retour jeudi 26 décembre à Juba pour tenter une nouvelle médiation auprès de Salva Kiir.

Le chef de la diplomatie éthiopienne a fait par de "bon progrès" à l’occasion de cette visite, qui sera suivie, vendredi 27 décembre à Nairobi, d’un sommet de l’Autorité intergouvernementale sur le développement (Igad). Cette nouvelle médiation intervient après celles menées la semaine dernière par les pays d’Afrique de l’Est voisins du Soudan du Sud.

La Chine, qui possède déjà des intérêts et a de grands projets dans le secteur pétrolier sud-soudanais, a aussi annoncé l’envoi prochain d’un émissaire au Soudan du Sud pour aider aux négociations.

Salva Kiir et Riek Machar ont formellement accepté d’entamer des pourparlers, mais sans fixer de date.

Les deux hommes sont de vieux rivaux politiques, depuis des années avant l’indépendance. Le premier accuse le second de tentative de coup d’État. Riek Machar dément, accusant Salva Kiir de vouloir éliminer ses rivaux par une purge. Dans leur lutte pour le pouvoir, les deux dirigeants instrumentalisent les antagonismes entre leurs ethnies réciproques : les Dinka de Kiir (majoritaires dans le pays), et les Nuer de Machar.

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, a menacé mercredi 25 décembre de sanctions les responsables d’exactions, dans un message à la population.

Les Nations unies se tiennent aux côtés de la population du Soudan du Sud en ces temps difficiles, a déclaré M. Ban, condamnant les «attaques abominables» et les «graves violations des droits de l’homme» commises.

Les combats touchent la moitié des 10 États du pays : ceux de Jonglei, d’Unité, d’Équateur central (Juba), mais aussi du Haut-Nil ou encore d’Équateur oriental.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top