Quatre hommes en uniforme des forces de sécurité thaïlandaises ont ouvert le feu le soir du 1er mai sur un groupe de villageois devant une épicerie dans la province de Pattani, l'une des trois placées sous état d'urgence, a précisé Paradorn Pattanatabut, chef du Conseil de sécurité nationale.
"Je déplore cet acte de brutalité contre des civils, dont des enfants", a-t-il déclaré, ajoutant qu'une personne avait été blessée. Le groupe responsable de l'attaque ne s'est pas identifié mais a laissé une note évoquant une vengeance après la mort de certains de ses membres.
Des policiers thaïlandais inspectent les lieux environnant le cadavre d’un insurgé séparatiste suspecté, le 30 avril dans la province thaïlandaise de Narathiwat (Sud) |
L'insurrection a fait plus de 5.500 morts depuis 2004, frappant indistinctement bouddhistes et musulmans dans cette région.
Les insurgés, des musulmans, ne font pas partie d'un mouvement jihadiste mondial, mais se rebellent contre ce qu'ils vivent comme une discrimination contre la population d'ethnie malaise et de confession islamique, dans un pays essentiellement bouddhiste.
Deux séances de pourparlers inédits ont eu lieu en mars et avril en Malaisie entre Bangkok et des représentants de l'un des groupes armés sévissant dans la région, le Barisan Revolusi Nasional (BRN, Front national révolutionnaire).
Mais les attaques ont continué sans répit, soulevant des questions sur le choix du BRN comme interlocuteur. Une nouvelle rencontre est cependant prévue le 13 juin. Des prospectus apparemment rédigés par un groupe lié au BRN ont d'autre part été distribués dans des mosquées et marchés de la province voisine de Yala le 2 mai.
Le 28 avril, des rebelles impliqués dans les négociations avaient réclamé la "libération" du Sud du pays.
AFP/VNA/CVN