Le Premier ministre italien Enrico Letta, le 27 avril à Rome. Photo : AFP/VNA/CVN |
"C’était le seul gouvernement possible et sa constitution ne pouvait pas attendre", a commenté le président de la République, Giorgio Napolitano. Cette alliance permettra au nouveau gouvernement d’obtenir la confiance des deux Chambres, comme le prévoit la Constitution, s’est-il félicité. Après avoir souhaité "la plus grande cohésion" à cette nouvelle équipe, il a longuement empoigné les deux mains du nouveau chef du gouvernement.
Signal très fort de cette "large entente" encore mal acceptée par nombre de militants du Parti démocrate (gauche) de M. Letta, M. Alfano, chef du Peuple de la liberté (PDL, droite), parti créé par le Cavaliere, sera vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur.
Le ministère de l’Économie et des Finances va au directeur de la Banque d’Italie, Fabrizio Saccomanni, alors que la troisième économie de la zone euro est plongée dans la récession.
Un visage connu fait une nouvelle apparition : celui de l’ex-commissaire européenne radicale Emma Bonino, nommée aux Affaires étrangères.
Quant à la Justice, il revient à l’actuelle ministre de l’Intérieur, Anna Maria Cancellieri.
En présentant avec une "sobre satisfaction" son gouvernement, M. Letta s’est félicité surtout du "record de présence féminine" et du "rajeunissement de l’équipe". De fait, de nombreuses figures encore inconnues du grand public en Italie apparaissent dans ce gouvernement.
Le président Napolitano, réélu quasiment contre son gré à bientôt 88 ans, a plaidé pour "une rénovation, un changement générationnel et une forte présence féminine". Une façon de répondre au besoin de changement exprimé par les Italiens, notamment par le succès inattendu de Beppe Grillo, qui a vu dans les tractations tous azimuts un "mépris pour les 8 millions d’Italiens" ayant voté pour lui.
Le nouveau gouvernement doit désormais s’accorder sur son programme, en particulier sa politique économique. L’agence d’évaluation financière Moody’s Investors Service a confirmé le 26 avril la note accordée à la dette de l’Italie, "Baa2", malgré la crise politique, tout en se réservant la possibilité de l’abaisser à moyen terme.
M. Letta devrait présenter son programme le 29 avril devant la Chambre des députés en posant la question de confiance devant le parlement.